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Transport Aérien

Chalair recrute des pilotes sur Beech 1900D et désormais sur ATR aussi

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Fabrice Morlon

Grande spécialiste du Beech 1900D, la compagnie normande Chalair fait entrer actuellement dans sa liste de flotte, une première série de trois ATR 42-300/500. Les deux secteurs (Beech et ATR) qui se complètent, sont appelés à se développer rapidement, d’où des besoins importants en termes  de nouveaux pilotes. Même si les candidatures spontanées sont nombreuses, les recrutements se déroulent dans un contexte de plus en plus tendu du fait des besoins croissants d’Air France et de sa filiale régionale Hop !.

En octobre 2017, Alain Battisti, président de Chalair depuis 2003, annonçait le grand retour de l’ATR dans la flotte de sa compagnie basée à Caen. En 1999, en effet, la compagnie normande a exploité de manière éphémère des ATR sur la ligne Orly-Cherbourg. Il aura ainsi fallu attendre près de 20 ans pour retrouver un ATR 42 aux couleurs Chalair, immatriculés en France.Jusqu’à présent les ATR 42 utilisés par Chalair étaient sous-traités auprès de sa filiale portugaise Lease Fly et basés à LimogesUn premier appareil a donc été mis en service en octobre dernier, et dès février 2018, un deuxième sera opéré sur la nouvelle ligne Orly-Lannion. Le réseau de Chalair comptera début 2018 11 destinations en France. Un troisième arrivera un peu plus tard.

Remplissage de 9 à 10 passagers sur Beech 1900D

La diversification de la flotte est le fruit de réflexions pour l’optimisation des coûts d’exploitation.
« L’exploitation économique d’appareils de 19 sièges [le Beech 1900D, ndlr] est très défavorable » explique Alain Battisti, « les coûts sont amortis avec un remplissage moyen rarement supérieur à 9 ou 10 passagers. L’augmentation continue des charges en particulier à Paris où les tarifs appliqués aux petits porteurs ont doublé, compliquent le business plan. » C’est là que l’ATR 42 entre en jeu, qui peut emporter 48 passagers.

Il n’en demeure pas moins qu’il n’y a plus d’ATR à Paris-CDG et qu’à Orly, les taxes sont de plus en plus dissuasives, fait remarquer le président de Chalair, qui est par ailleurs président de la Fédération française de l’aviation marchande (FNAM).

L’ATR42 aux côtés des Beech 1900D

Si l’ATR fait sa réapparition dans la flotte de la compagnie normande, Chalair ne délaisse pas pour autant son avion fétiche, le Beech 1900D. Un huitième appareil est venu grossir la flotte, en octobre 2017. Deux autres sont annoncés fin 2017 et début 2018.

La mise en service de ces nouveaux avions, qu’ils s’agissent des ATR42-300/500 et des Beech 1900D, entraîne logiquement des embauches de pilotes. Une douzaine de recrutements ont été réalisés en 2017 et Chalair devrait embaucher une vingtaine de pilotes en 2018, ainsi que 6 à 8 hôtesses et stewards. « Nous devrions arriver entre 12 et 18 qualifications de type Beech 1900D en 2017 et nous nous apprêtons à doubler ce nombre en 2018« , précise le dirigeant de la compagnie. « Chaque nouvel avion nécessite 2,5 à 3 équipages supplémentaires, soit 5 ou 6 pilotes de plus« .

Recrutements d’aviateurs

« Nous cherchons des gens passionnés » explique Alain Battisti, « des professionnels qui ont une vraie motivation avec une vraie mentalité d’aviateur. » Le président de Chalair explique encore que « même si un cockpit est sans doute le plus beau bureau du monde, être pilote n’a rien à voir avec un travail de bureau : cela peut devenir répétitif, et il faut aimer voler, voyager et on ne recrute pas des comptables/gestionnaires de systèmes. »

Les candidatures que reçoit Chalair sont pour la plupart spontanées. L’expérience et les heures de vol sont privilégiées et les candidatures venant d’instructeurs, de pilotes qui ont effectué du travail aérien ou qui ont un passé aéronautique autre que pilotes, par exemple des agents de pistes ou des mécaniciens, sont privilégiées. « Nous étudions plus particulièrement ces candidatures car elles démontrent déjà les responsabilités prises par le pilote » explique Alain Battisti.

On entre chez Chalair par le Beech 1900D

Les candidats sélectionnés possèdent un ATPL frozen, un MCC et un IR-ME. Ils ont au minimum une expérience de 1.500 heures de vol. L’entrée chez Chalair se fait par le Beech 1900D. La qualification de type (QT) sur Beech 1900D est obtenue sur simulateur chez FlightSafety à Toronto (la partie théorique est faite en France) avec les instructeurs et examinateurs de la compagnie. Le coût pour le pilote avoisine les 20.000 euros.

Chalair Aviation exploite huit Beech 1900. © Chalair Aviation

« Nous sommes en cours de négociation pour faire baisser le prix des QT » explique le président de Chalair qui conçoit bien que la somme à débourser représente un investissement supplémentaire après une formation déjà coûteuse. L’objectif serait à terme de faire passer les QT en France, de manière à pouvoir réduire les coûts. Au Canada, la partie pratique dure actuellement six à sept jours.

Question salaire, un copilote débutant sans expérience qui entre chez Chalair perçoit 1.840 euros, affirme Alain Battisti. « Nous avons conscience que les salaires étaient relativement bas jusqu’à présent » concède-t-il « mais nous allons les augmenter. » Après deux ans en qualité de copilote, le pilote peut devenir commandant de bord. En deux ans, il peut espérer un doublement de son salaire d’embauche.

Transformation sur ATR

Pour accompagner la mise en ligne des trois ATR entre fin 2017 et début 2018, les pilotes sur Beech 1900D sont actuellement transformés sur ATR à Morlaix, au centre de formation HOP! Ils devraient être opérationnels dès décembre 2017 pour les premiers et en février 2018 pour les suivants.
Quant au turnover, le problème auquel sont à nouveau confrontées les compagnies exploitant des turbopropulseurs en France (Chalair, Twinjet et Hop!), Alain Battisti reconnaît que quelques pilotes sont partis vers d’autres compagnies exploitant des biréacteurs et que « cela pose un problème, mais la compagnie anticipe les départs le plus souvent en accord avec les pilotes. »

Alain Battisti se veut rassurant :  « les pilotes sont plutôt bien chez nous : ils ont la possibilité pour beaucoup de rentrer chez eux tous les soirs, la compagnie privilégie les pilotes basés au plus près de l’avion, et les progressions de carrière sont rapides. » Il n’en demeure pas moins, que quand les grandes compagnies, à commencer par Air France, ouvrent en grand les portes des recrutements, les plus petites manquent d’arguments pour retenir leurs navigants.

Fabrice Morlon

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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

View Comments

  • Il me semble que le personnel d'entretien des locaux est mieux payé que ne le sont les PNT. 1400 euros brut c'est avec les primes! J'espère qu'il vont chercher encore longtemps!

  • Est ce imaginable qu'un jour cette petite compagnie poursuive son activité sous l'enseigne A.F dixit Régional, Brit'air, ect...?

  • En vertu de pouvoirs qui ne me sont nullement conférés par qui que ce soit, j'attribue à Monsieur Alain BATTISTI, le titre de Maître Artisan du transport aérien de passagers, et salue son engagement quotidien, ainsi que celui de ses équipes. L'artisanat est la première entreprise de France, et CHALAIR en fait parti.

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