Démarrage réussi pour MP2 à Marseille

L’aérogare à services simplifiés MP2 a officiellement été inauguré le 25 octobre 2006. Le 8 novembre, Ryanair y implantait sa première base française.

Au terme des six premiers mois d’activité, cinq compagnies opèrent depuis le terminal MP2 à services simplifiés de Marseille-Provence. Elles exploitent au total 19 lignes. Le transporteur irlandais Ryanair (2 avions basés et 13 lignes desservies) a été rejoint par l’italienne Myair, la marocaine Jet4you et la britannique BmiBaby. EasyJet déjà présente à Marseille a basculé ses vols d’un terminal sur l’autre et en a profité pour augmenter ses fréquences et mettre en place des dessertes saisonnières.  » C’est le seul transfert d’activité que nous ayons eu à constater « , précise Philippe Wilmart, directeur marketing de Marseille-Provence, avant d’ajouter qu’  » EasyJet ne serait pas revenu à Marseille, s’il n’y avait pas eu la perspective de pouvoir bénéficier des services et de la tarification de MP2 « .

Wilmart est catégorique, MP2 ne fait pas concurrence au terminal classique. Pour preuve, il met en avant les ouvertures de lignes hors MP2 ;  » nous présentons systématiquement les deux solutions aux nouvelles compagnies et elles choisissent en fonction du service qu’elles recherchent « . C’est ainsi, que la low cost suisse FlyBaboo n’a pas été intéressée par MP2 pour sa ligne Genève-Marseille.  » Nous ne constatons pas non plus de cannibalisation, ni de chute de la recette unitaire sur les cinq lignes existantes exploitées antérieurement par les compagnies traditionnelles, en concurrence avec les nouvelles lignes Ryanair. Sur certaines destinations, le trafic augmente de 1 à 2 % et aucune baisse n’est supérieure à 2 ou 3 % « .

L’aéroport de Marseille estime que les low cost devraient contribuer, cette année, à hauteur de 80% dans l’augmentation du trafic global de la plate-forme prévue entre 14 et 15 %. La barre des 7 millions de passagers pourrait être franchie en 2007.  » Nous sommes en phase avec ce que nous avons anticipé. Nous devrions accueillir 1 million de passagers cette année au MP2. Avec l’arrivée de deux avions supplémentaires sur la base Ryanair dès 2008, nous pensons atteindre entre 1,5 et 2 millions de passagers l’année prochaine « . Selon Wilmart, les compagnies utilisatrices sont satisfaites.  » MP2 est un modèle pour Ryanair qui le fait visiter aux aéroports avec lesquels elle travaille. Quant aux passagers, les enquêtes de satisfaction montrent qu’ils sont surpris au premier abord parce que, comme ils le disent, MP2 ne ressemble pas à un terminal classique. En définitive, ils le jugent différent, sympathique et facile. Ce terminal est à l’image des compagnies low cost. Il offre moins de service, mais il est plus convivial.  »

Seules ombres au tableau, les ajustements de programme de Ryanair qui avait anticipé une mise en place plus rapide de l’accord de ciel ouvert entre le Maroc et l’Union européenne. La compagnie qui avait enregistré de nombreux achats de billets sur ses trois destinations marocaines, a dans un premier temps reporté le début d’exploitation avant de renoncer à ouvrir les 3 lignes prévues ce qui a eu pour conséquence de générer des plaintes de consommateurs lésés et de donner une image chaotique de MP2 :  » c’est un soubresaut dont nous nous serions passé « , reconnaît le directeur du marketing de Marseille-Provence.

L’autre problème auquel est confronté l’aéroport marseillais est le recours introduit par Air France devant le Conseil d’Etat. La compagnie nationale met en avant le différentiel des redevances. La redevance aéroportuaire est de 2,80 € pour les vols domestique et de 6,12€ pour les vols intra-européens. Elle est uniformément de 1,31 € pour les vols traités au MP2. Philippe Wilmart se dit serein :  » le cas de Marseille est très différent de celui de Pau, Strasbourg ou encore Mulhouse « .

Gil Roy. Air & Cosmos N°2076 / 4 mai 2007