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Transport Aérien

Les iraniens reconnaissent avoir abattu par erreur le Boeing 737 d’Ukraine Airlines

Published by
Gil Roy

Ce n’est pas un accident, mais un tir de missile qui est à l’origine du crash du 737-800 d’Ukraine International Airlines, le 8 janvier 2020, à Téhéran. Le gouvernement iranien vient de le reconnaître. Ce n’est pas la première fois qu’un avion de ligne avec ses passagers est ainsi détruit en vol, mais c’est la première fois qu’une nation reconnaît aussi rapidement sa méprise.

Même si les Etats-Unis qui surveillent cette zone du monde en permanence en possédaient la preuve. Même si l’exploitation des enregistreurs de vol l’aurait confirmé tôt ou tard. Même si par le passé, américains russes et peut-être même français, confrontés à la même situation n’ont jamais voulu reconnaître leurs responsabilités. L’Iran aurait pu continuer à soutenir la thèse de l’accident. Il a choisi une autre stratégie.

Le 11 janvier 2020, le gouvernement iranien a pris la communauté internationale à revers en reconnaissant, 72 heures seulement après le drame, que c’est bien un tir de missile de son armée qui est la cause de la destruction en vol du Boeing 737 d’Ukraine Airlines, le 9 janvier 2020. Comme les grandes nations précédemment citées, les iraniens auraient pu s’enferrer dans le déni. Au passage, on notera que leur volte-face arrange bien les américains qui n’ont ainsi pas eu à fournir des preuves qui les auraient obligés à reconnaître que leurs satellites espions et leurs drones sont pointés en permanence sur l’Iran.

La stratégie adoptée par les iraniens est étonnante. Elle fait apparaître l’Iran comme un pays responsable, capable d’assumer ses erreurs. Dans le contexte actuel de face-à-face avec les USA, l’Iran donnerait presque une leçon de communication de crise au reste du monde.

Arrêtons-là notre analyse : ce n’est plus de l’aéronautique, mais de la géopolitique. Nous n’allons pas nous aventurer sur ce terrain au risque de nous faire abattre en vol par une salve de commentaires. Halte au feu !

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Bravo pour votre article , le dernier paragraphe est prémonitoire, car vous êtes trollé au troisième commentaire par le pisse-vinaigre de service

  • Tout ceci ressemble à une macabre pièce politique. Tout est absolument ahurissant, et l'on ne sait plus qui ou quoi croire.
    Qu'est ce qui a poussé l'Iran à reconnaitre cette faute ?
    - un geste politique pour montrer que si les américains, 30 après ne s'excusent toujours pas d'avoir abattu un Airbus iranien, les iraniens eux, sont capables d'assumer ?
    - un geste politique pour montrer à quelles catastrophes peuvent mener les actions des ÉU qui mettent l'Iran sur la défensive ?
    - Les pressions sur l'Iran sont telles qu'ils n'ont pas d'autre choix que d'assumer ?
    - Autre chose ?
    J'ai l'impression que notre monde est de plus en plus détestable (il l'a sans doute toujours été)

    Quant au Canada, il est évident que ce n'est qu'un pion. La très grande majorité des victimes canadiennes sont des binationaux et selon la loi canadienne sur l'immigration, les canado-iraniens (ou autres binationaux) ne sont reconnus comme Canadien QUE lorsqu'ils sont sur le sol canadien.

    • Votre incompréhension à ce que l'Iran reconnaisse cette "faute" qui était évidente (photos et circonstances) montre bien qu'il y a encore du chemin pour que les russes reconnaissent la destruction du MH17.

  • La conclusion de Gil Roy semble calquée presque moto pour mot sur celle de Simon Hradecky, le taulier de AvHerald. Il faut cependant relativiser : devant l'accumulation de preuves photos et vidéo accessibles via le Net au commun des mortels, le gouvernement iranien n'avait plus aucune autre porte de sortie que celle de la vérité. La différence avec la destruction de l'A300 d'Iran Air en 1988 est que des excuses ont été faites ("on a confondu cette piste radar civile avec un missile de croisière du Grand Satan"), là où les Americains se sont toujours abstenus de leur méprise. Voilà.

  • Gil ROY, la fin de votre article est hors sujet et laisse apparaitre un parti pris qui me laisse pantois.
    Je vous résume : "...pardon m'sieur mais je ne l'ai pas fait exprès..." : c'est celà que appelez être "presque une leçon de communication au monde" parce qu'il s'agit d'un revirement à 180° dans leurs propos ???
    Par respect pour les defunts, par respect pour leur famille et pour le monde de l'aviation ??!!
    Cet avion a été abatu par les Iraniens point barre !
    Leur communication on s'en fou !

  • Il y a le président de l'Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO), Ali Abedzadeh, qui va certainement prendre une retraite anticipée après ses dénégations d'hier.

    • Le chef militaire de la défense aérienne a dédouané les services civils en expliquant qu'ils s'étaient avancés avec les seuls élements à leur disposition

      Le croiseur US qui a abattu l'avion de ligne iranien en 1988 était dans les eaux iraniennes. Les US ne se sont jamais excusés . Ils ont exprimés des regrets et n'ont payés que lorsque l'Iran a porté l'affaire devant la Cour de Justice Internationale tout en disant que cela était de la self-defense dans les eux internationales

      Factuellement les iraniens se sont excusés et semblent coopérer.
      S'ils paient rapidement les dédommagements ils auront été plus diligents que nombre de pays occidentaux

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