Dassault a fait voler son nouveau Falcon 6X, pour la première fois, mercredi 10 mars 2021. Le biréacteur a décollé à 14h45 de Bordeaux-Mérignac pour un vol de deux heures et demie au cours duquel il a atteint l’altitude 40.000 ft et la vitesse de Mach 0,8. C’est bien parti pour la 6X !
Bruno FerryBruno Ferry a rejoint Dassault Aviation en tant que pilote d’essais des nouveaux avions civils et militaires en 2014. Cet ancien officier de l’armée de l’air totalise 6.300 heures de vol dont 2.500 en essais en vol et autant sur avion de chasse. et Fabrice ValetteFabrice Valette est le chef pilote d’essais de Dassault Aviation depuis 2019. Ancien pilote de l’Aéronavale, il totalise 1.500 heures de vol sur Rafale, 2.700 sur Falcon et 450 appontages. étaient aux commandes du Falcon 6X S/N01 pour ce premier vol qui, selon le constructeur, s’est déroulé comme prévu. Le biréacteur propulsé par ses deux moteurs Pratt & Whitney PW812D a décollé à la masse de 60.000 lbs, soit un peu plus de 27 tonnes. Les pilotes d’essais ont immédiatement rejoint l’altitude de 10.000 ft où ils se sont mis en palier afin de simuler des approches. Le Falcon 6X a ensuite fait une accélération jusqu’à 250 kts avant de monter à 40.000 ft, à la vitesse de Mach 0,8. Il s’est reposé à Mérignac, un peu après 17h00, soit au bout de près de 2 heures et 30 minutes de vol.
A l’occasion de son deuxième vol d’essais, le 6X rejoindra directement la base aérienne d’Istres où se trouve le centre d’essais en vol de Dassault. C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel du programme d’essais. Les Falcon 6X S/N02 et S/N03 devraient prendre l’air dans les prochains mois. Comme le S/N01, le S/N02 sera équipé d’une instrumentation spécifique destinée aux essais en vol. Le S/N 03 recevra un aménagement intérieur complet et effectuera une vaste série de vols d’essai de fonctionnement et de fiabilité.
Ce premier vol intervient juste trois mois après le roll out (8 décembre 2020). La semaine dernière, lors de la présentation des résultats 2020 de Dassault Aviation, Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation a confirmé que l’entrée en service du Falcon 6X interviendrait fin 2022. Ce programme est une priorité pour l’avionneur français qui l’a démontré, au cours de l’année écoulée, en maintenant son calendrier malgré les contraintes imposées par la lutte contre la pandémie. « Les défis posés par la pandémie de Covid-19 ont exigé une persévérance et une coopération exceptionnelles de la part de Dassault et de ses entreprises partenaires. », a reconnu Éric Trappier, lors du roll out du 6X.
Dassault mise gros sur le Falcon 6X. L’avionneur français doit renforcer sa position sur le marché de l’aviation d’affaires et en particulier sur le segment haut de gamme des avions d’affaires à grandes cabines et long rayon d’action. Dassault revendique, avec le 6X, la cabine la plus spacieuse. Dimensions intérieures de la cabine du Falcon 6X : hauteur 1,98 m (78.00 in), largeur 2,58 m (102 in), longueur 12,30 m (40 ft 4 in), volume 52,2 m3 (1,845 ft3).« Sa cabine primée – la plus large et la plus haute sous plafond – offre des standards d’espace, de confort, de productivité et de sécurité qui établissent de nouvelles références sur le segment des jets d’affaires à long rayon d’action. » Avec le 6X, Dassault vise notamment la Chine et le Moyen-Orient, des marchés sur lesquels les clients ont un très haut niveau d’exigence en termes de confort notamment, et de performances évidemment.
Avec une autonomie de 5.500 nm (10.186 km) et une vitesse de croisière pouvant atteindre Mach 0,90, le Falcon 6X peut acheminer des passagers vers les pôles d’affaires les plus éloignés de la planète, en reliant sans escale des paires de villes comme Londres et Hong Kong ou encore Los Angeles et Moscou. Le Falcon 6X peut également effectuer des approches en toute sécurité à très basse vitesse (jusqu’à 109 kt). Cette qualité est directement héritée du militaire. Elle est aussi l’un des signes particuliers des Falcon. « Cette performance lui permet, comme les autres Falcon, de desservir sans problème des petits aéroports difficiles d’accès et dépourvus de piste longue. », souligne Dassault.
Le 6X est largement basé sur l’aérodynamique du Falcon 5X et les caractéristiques du système qui ont été validées lors du programme d’essais en vol préliminaire du 5X. Il a été optimisé pour tirer parti du nouveau moteur Pratt&Whitney qui s’est substitué au Silvercrest de Safran.
Les déboires du 5X ont retardé de cinq années, l’arrivée de Dassault sur le créneau des grandes cabines spacieuses. Le constructeur a-t-il été pénalisé pour autant ? Certes, un accident industriel de l’ampleur de celui du 5X a un coût élevé et remet en question une stratégie marketing. Toutefois, l’atonicité du marché de l’aviation d’affaires qui depuis la crise financière de 2008 n’est pas parvenu à remonter la pente est sans doute plus préjudiciable. La crise du Covid-19 repousse encore les échéances de reprise. 2022 pourrait finalement être une bonne année pour une entrée en service.
Gil Roy
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45050ft à 15h40 ce jour
Vous êtes bien informé !
Je suis admiratif !
Et oui... De nombreux intervenants sur Aérobuzz sont des professionnels du milieu en activité, au cœur des projets, pas de simples observateurs avertis. Ce qui impose parfois de se rappeler que nous sommes tenus à des clauses de confidentialité et de discrétion... Pas toujours facile à respecter quand on voit des hérésies passer...
Nous avons ici de nombreux techniciens, ingénieurs, pilotes d'essais, mécanos, militaires, des patrons d'entreprises aéro, de start-up aéro, des institutions aéro (pensée à JM Klinka). Et puis aussi de très nombreux amateurs très éclairés issus des aéroclubs, de l'ULM, des constructeurs amateurs, des collectionneurs. Des journalistes très pointus aussi, des historiens...
Des aviateurs.
Voilà ce qui fait le succès et le sérieux d'Aérobuzz.
A tous, je vous salue, et je vous dis merci pour vos interventions que je savoure.
La dinde est francaise (cellule), mais la farce est americaine (avionique et surtout moteurs), la faute a Safran qui n'a pas pus mettre au point le Silvercrest.
Chapeau tout de meme pour ce bel oiseau.
La faute surtout à Dassault qui n'a pas arrêté de changer de spécifications toutes plus inatteignables les unes des autres pour son moteur. Et aussi à la Direction de Safran qui n'a pas eu le courage de savoir dire "stop" au bon moment et a promis des choses impossibles contre l'avis des ingénieurs et techniciens qui savaient que ça ne marcherait pas et qu'on n'a pas voulu écouter ...jusqu'au clash. Mais on ne refait pas l'Histoire.
Petite comparaison :
En automobile lorsque l'on parle d'hégémonie commerciale et de succès de masse, on cite Volkswagen ; MAIS la véritable automobile se fait chez BMW.
Et bien dans l'Aéronautique, c'est pareil : AIRBUS est LE succès technico-commercial des trente dernières années ; MAIS les vrais avions européens sont faits par DASSAULT.
Félicitations à tout le personnel et à l'équipe de direction.
Excellente comparaison