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Aviation Générale

AeroMobil : l’utopie est en approche

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Gabriel Gavard

Chaque année depuis des lustres, deux ou trois prototypes de voiture volante sont présentés. A ce jour, aucun n’a fait preuve de suffisamment d’efficacité, autant routière qu’aérienne, pour évoluer vers une production. Le véhicule slovaque pourrait être l’exception.

La voiture volante : le concept est séduisant, et les technologies avancent. Allons-nous enfin parvenir à profiter au mieux du ciel et la route avec une même machine ? Stefan Klein en est convaincu depuis 1990.

Inspiré par Fantomas

© Aeromobil

Etudiant en Design à Saint-Etienne, déjà pilote d’avion et inspiré par la DS de « Fantomas se déchaîne« , Stefan Klein dessine cette année-là l’Aeromobil 1.0. Le concepteur révélé par ses concept-cars pour Audi, VW et BMW est opiniâtre : après l’Aeromobil 2.0 développé de 1994 à 2010, la version 2.5 débute ses vols en 2013. Mû par un Rotax 912S de 100 ch et prévu pour les 600 kg de la catégorie LSA, l’Aeromobil 3.0 améliore ensuite le compromis air/route, mais ses essais en vol sont interrompus lors d’une vrille obligeant au déclenchement du parachute, sans dommage pour le pilote.

La version de la maturité

L’arrivée du brillant et fortuné Juraj Vaculík à la tête d’AeroMobil SRO a procuré à l’entreprise les moyens de ses ambitions. En juin 2016, 3 millions d’€ ont été levés pour la version définitive du biplace slovaque.

© Aeromobil

Dévoilé le 20 avril au salon Top Marques Monaco, l’Aeromobil de construction tout carbone est désormais fortement motorisé suivant une solution hybride (thermique pour le vol et électrique pour la route), et sa masse maximale atteint 960 kg. La puissance thermique de 300 ch est assurée par un 2 litres 4-cylindres boxer turbo, et l’électrique de 110 ch par deux groupes intégrés au train avant.

Rapide dans deux modes

La transformation du mode routier à l’aérien prendrait moins de 3 minutes. Le roulement au décollage est donné pour 397 m (passage des 15 m en 595 m), la vitesse de croisière pour 259 km/km et la vitesse minimale 112 km/h. Le rayon d’action aérien atteindrait 750 km à 75% avec le réservoir de 90 litres.

© Aeromobil

Ailes repliées vers l’arrière et hélice escamotée dans le fuselage, l’envergure de 8,8 m est réduite à une largeur de 2,2 m. Dans les deux modes, la longueur est inférieure à 6 m. Les 160 km/h pourraient être atteints sur route, et le passage de 0 à 100 km/h ne prendrait que 10 secondes.

La sécurité est privilégiée, avec ceintures dernier cri, doubles airbags et bien entendu parachute global. L’Aeromobil est en cours de certifications CS-23 et Part-23 pour l’aérien, et suivant les normes en vigueur pour la route. Le prix et la date de décollage ne sont pas encore annoncés, mais les pré-commandes pour une « Limited first edition » seront enregistrées avant fin 2017.

Gabriel Gavard

 

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Gabriel Gavard

Pilote avion et ULM depuis 1984, c’est par la construction amateur et les revues techniques (Fox-Echos, qu’il a créée, puis Experimental dont il sera rédacteur en chef) que Gabriel Gavard a abordé la presse aéronautique en 1994. Rédacteur en chef d’Aviasport de 2005 à 2011 et d’ULM-Info de 2017 à 2020, collaborateur à Aerobuzz.fr depuis 2012.

View Comments

  • J'invite les commentateurs à un peu de retenu car l'histoire nous a montré que les précurseurs étaient rarement compris sur le moment.
    Par ailleurs, on n'écrit pas comme on parle, surtout lorsque des milliers de pilotes et ingénieurs vous lisent. Le sarcasme ne mène à rien. Tout choix technologique a des avantages et inconvénients. On ne doit pas juste penser "ça va marcher" ou "ça va pas marcher", on doit faire une étude de marché.
    Une solution hybride est effectivement moins performante, tout comme un couteau suisse n'est pas recommander dans une boucherie.
    Le cout est un facteur important, personne n'a dit que cet appareil s'adressait pour le moment à un large public.
    Par contre ce que je vois est un moyen exceptionnel de poursuivre son voyage par la route lorsque la météo ne permet pas de poursuivre en vol, sans compter l’intérêt de pouvoir faire du porte à porte et non aérodrome vers aérodrome.
    Je vois aussi l'initiative d'un ou de plusieurs entrepreneurs enthousiastes et ça me plait car c'est par l'entreprenariat et l'ouverture d'esprit que notre secteur sortira de son marasme.

    • j'aurai aimé que soit rappelé les essais précédents comme LE COURLIS VU PENDANT DES ANNEES à TOUSSUS LE NOBLE ET D'AUTRES ESSAIS DANS LE MONDE très beau projet mais pour qui?

    • Combien d'avions monomoteur vendus depuis les années 70 ? Combien de vélos pliants dans les soutes de nos avions légers ? Combien de trajets aérodrome - ville en taxi ou en UberCar ? Un certain nombre, un nombre certain. Si le concept hybride avion - auto avait répondu à un besoin, voire à une demande, l'AutoPlane de Robert Le Bouber, conçu dans les années 70, aurait envahi les hangars. Or, ce n'a jamais été le cas, malgré des performances convenables pour l'époque, comparées aux avions légers du moment. C'est toujours pareil, un nouvel objet doit répondre à une demande, ou être suffisamment efficient pour créer le besoin sur le marché. Qui a besoin d'un hybride moyen en vol, moyen sur route, quand on dispose d'avions performants et de moyens de transports terrestres développés ? Je maintiens que ce genre d'engin, aussi génial soit-il sur le plan du concept, ne restera qu'un prototype ou une micro-série pour amateurs d'originalité, argentés et déjà utilisateurs d'avion + auto.

  • Je suis épaté par la précision des prévisions : 397 m pour décoller ! C'est fantastique !...mais alors, une vitesse de croisière de 259 km/km...va falloir que je révise mes maths ou que le nouveau gouvernement nous sorte du système métrique. A part ça, le design est génial. J'espère que le bas de caisse sera en PTFE pour éviter les rayures.

    • Cette précision énigmatique, mon tout premier instructeur, il y a 30 ans, en disait : on calcule tout, tout, et on prend aussi en compte la flexibilité des queues de vaches. Et on se plante.
      C'est inquiétant, une capacité à prédire l'avenir au mètre près...

  • J'ai la conviction que ce type d'engin est voué à des niveaux de vente confidentiels, en raison du prix, des qualités moyennes (compromis, piètre avion, piètre automobile), et des réglementations de certification aéro et d'homologation routière. Les anglais qui font rouler ce qu'ils veulent n'auront aucun problème. Pour la France et les Etats-Unis, il va falloir que l'auto soit conformes aux exigences (souvent exagérées) locales, et il va falloir en détruire quelques-unes avant d'aller prospecter les propriétaires fortunés appêtant aux autos performantes et/ou aux aéronefs performants. Et à ces trois niveaux, c'est loin d'être gagné. Si les hybrides et amphibie avaient séduit la clientèle, le littoral français sera rempli de voitures amphibie. Et pourtant, on n'en voit que très rarement. Par contre, beaucoup de Méhari et d'ULM, de Porsche et de Cirrus. Bref, un joujou de plus, mais pas un véhicule appelé à créer un nouveau segment.

    • Réussir dans un engin compact acceptable dans la circulation routière , déconseillé' sur autoroutes , serait que la cabine 4 places sur route soit formée par le repliage des ailes en parois et toit , donc tout temps , mais pour le vol , comme il faut du beau temps , ce serait a l air libre pour 2 occupants . On aurait un gabarit camionnette au sol et ULM en vol ... Et pourtant ça existe depuis 1 siècle vers 1920 , une voiture roulait dans un sens et volait dans l autre !!

  • Mais alors si il y a des "ceintures dernier cri" je vais probablement penser à réfléchir de dire de penser à mon cerveau d'envisager d'en acheter une...
    Au fait Elon MUSK ne s'est pas proposé pour en produire une variante pliante en 8 qui serait intégrable à la dernière fusée SPACE X utilisable pour se rendre sur une plage située sur Mars ?
    Pierre

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