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Aviation Générale

Dérogations pour les qualifications et certificats pros et privés

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Fabrice Morlon

En pleine période de confinement, alors que les bureaux des licences des DSAC sont fermés au public et les équipes réduites, le problème de la validité des licences et des certificats médicaux se pose. Pour les professionnels d’abord, mais aussi pour les pilotes privés. Les élèves en cours de passage d’examens avant le confinement sont aussi concernés.

Depuis le 16 mars 2020, après que le gouvernement a précisé ses consignes pour les services accueillant du public, le bureau des licences des antennes régionales des DSAC ne reçoit plus personne. Pendant la période de confinement, ce sont les DSAC interrégionales qui prennent le relais pour toute demande concernant les licences, par courrier postal mais, la distribution du courrier étant ce qu’elle est pendant ce confinement, de préférence par mail.

Dans cette situation inédite, alors que nous sommes confinés pour lutter contre le COVID-19, que tout fonctionne à marche réduite, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, a validé le 30 mars 2020 la décision proposée par la DGAC, établie en accord avec l’EASA « afin de permettre la poursuite des activités nécessaires au bon fonctionnement du pays pendant la crise et la reprise de l’activité normale ensuite. »

Pilotes professionnels

La décision DSAC/DPTN n°044 s’applique ainsi à tous les personnels navigants professionnels titulaires d’un CPL, MPL ou ATPL. La validité des qualifications, certificats ou autorisations arrivant à échéance durant la période de confinement est ainsi reportée de quatre mois à compter de la date d’expiration et jusqu’à la fin de la période de validité de la décision, soit le 30 novembre 2020. Cette dérogation de quatre mois est donc reconductible de quatre mois supplémentaires, avec comme limite la date du 30 novembre. Sont concernés : les qualifications de classe, de type et IR. La même règle s’applique au certificat médical de classe 1.

De manière à bénéficier de cette dérogation, il faut être détenteur d’une qualification (de classe, de type ou IR) et d’un médical valides au 16 mars 2020. Il faut également avoir reçu un « briefing » d’un instructeur « afin de remettre à niveau les connaissances théoriques requises pour une exploitation sûre ». S’il n’est pas possible de suivre ce briefing, le texte précise que le pilote pourra « réviser » le contenu de ce briefing par lui-même et attester l’avoir complété.

L’instructeur et le pilote ou le pilote seul doivent ensuite renseigner un « supplément particulier aux licences PART-FCL«  avec les nouvelles dates de validité, que le pilote doit avoir sur lui avec sa licence accompagnés d’une copie de la décision du 30 mars 2020.

A l’issue de la période de confinement, la DGAC, contactée à ce sujet, précise que le pilote bénéficiaire d’une dérogation devra présenter le supplément renseigné au bureau des licences dans les meilleurs délais, de manière à instruire la prorogation de ses qualifications et autorisations.

Pour les certificats médicaux de classe 1 délivrés en Belgique, au Luxembourg et en Suisse, la règle des quatre mois de dérogation s’applique également, dans la limite respective des 17, 18 et 19 novembre 2020.

Instructeurs et examinateurs

Dans le cas des qualifications et autorisations d’instructeurs et les autorisations d’examinateurs arrivant à échéance durant la période de confinement, leur date de validité est repoussée jusqu’à la date de fin d’application de la décision, soit au 30 novembre 2011. Il en est de même pour les compétences linguistiques FCL.055.

Pilotes privés

Si, dans un premier temps, la DGAC s’est logiquement intéressé en urgence aux pilotes professionnels, les pilotes privés sont eux aussi concernés par ce problème de validité de qualifications et autorisations. D’après les services de la DGAC, les mêmes dérogations qu’aux pilotes professionnels sont accordées aux pilotes privés : la validité des qualifications, autorisations et certificat médical de classe 2 arrivant à terme pendant le confinement est reportée de quatre mois et pour la période prévue jusqu’au 30 novembre 2020. La DGAC travaille actuellement avec l’EASA et les différentes instances fédérales sur le sujet de manière à élaborer les documents nécessaires.

Examens

Les durées maximales prévues par la réglementation en matière d’examen (durée pour passer l’ensemble des sujets d’un examen théorique, durée entre examen théorique et examen pratique, etc.) sont en cours de redéfinition dans ce contexte particulier.

Les centres d’examens de la DGAC sont eux aussi fermés jusqu’à nouvel ordre après la décision du gouvernement. En l’état actuel du confinement, la DGAC rappelle que toutes les sessions organisées dans les centres pour l’obtention des théoriques du  CPL, de l’ATPL mais aussi pour les examens théoriques des pilotes non professionnels sont annulées et reportées à une date encore non définie puisqu’en rapport avec la fin du confinement, a priori le 11 mai 2020. [Mise à jour : Les centres d’examens de la DGAC devraient rouvrir à compter du 25 mai 2020. ] Le portail Oceane demeure accessible pour les démarches des candidats et pour accéder à leur dossier. La page d’accueil du portail précisera, le moment venu, l’évolution de la situation.

Une fois le confinement levé, et en fonction des dispositions prises par le gouvernement en la matière, chaque centre d’examen organisera la reprise des sessions annulées en fonction de sa taille et de ses capacités : la DGAC estime qu’un gros centre comme celui d’Orly pourrait redémarrer plus rapidement qu’un plus petit centre d’examen. En attendant, pour se consoler et voir le positif, vous avez quelques jours supplémentaires pour réviser!

Fabrice Morlon

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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

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  • Mise à jour examens : La DGAC a signalé que ses centres d'examens devraient rouvrir à compter du 25 mai 2020.

  • Aerobuzz devait aborder ce sujet. Ensuite la reglementation aeronautique est consultable gratuitement en ligne sur le site dedie et ceux qui volent le savent.

  • 100% d’accorD avec Gil. Sinon aucune raison de s’abonner et de soutenir.
    Sinon corriger 2011 en 2020 paragraphe instructeurs examinateurs leur date de validité est repoussée jusqu’à la date de fin d’application de la décision, soit au 30 novembre 2011. Je pense !

  • Bonjour
    Un mot sur les qualifications I ULM bord champ EASA aurait été sympa
    A date malgré plusieurs relances nous n avons aucun retour Dgac.
    C est pourtant plus simple, c est franco français !
    Jean Christophe Gibert
    FFPLUM

  • Autant je comprends et j'approuve le concept des articles payant réservés aux abonnés premium, autant cet article, vu la situation, aurait pu être libre et accessible à tous...

      • Je suis entièrement d'accord avec vous ...
        Pour d'autres articles d'accord mais là vous exagérez.

        @Jean-Luc

        Allez sur SIGIBEL, première page, 30 secondes de recherches..

      • Drôle de remarque...
        Amusez-vous donc dans la jungle des sites "officiels". Les infos y sont gratuites, et on s'amuse beaucoup à les y dénicher :-)

    • Jérome,

      Je me suis posé la question et finalement j'ai décidé de réserver cette information à nos abonnés, autrement dit à nos lecteurs qui ont fait le choix de soutenir financièrement Aerobuzz en souscrivant un abonnement. J'ai fait ce choix, parce que Fabrice Morlon qui a réalisé cette remarquable synthèse a passé plusieurs jours à collecter des infos, non seulement sur les sites officiels, mais également en contactant directement la DGAC. Toute peine mérite salaire. Vieux dicton populaire que les internautes commencent à intégrer. D'une façon ou d'une autre, il faut renvoyer l'ascenseur pour que l'échange dure !

      Aerobuzz a été lancé en 2009, à la fin de l'époque pionnière, à un moment où le credo était encore à la gratuité inconditionnelle. A l'époque, Internet devait être gratuit ou n'était pas. Même si elle est plus facile à admettre quand on est face à l'écran plutôt que derrière, nous avons accepté cette règle parce qu'elle n'offrait pas d'alternative et parce que nous sommes autant passionnés par l'aéronautique que par notre métier de journaliste. Les mentalités ont évolué et les internautes ont compris petit à petit qu'Internet n'est autre qu'un moyen de diffusion de l'information comme un autre. Ce qui compte, ce n'est pas l'outil, mais l'information.

      Produire cette information, est un métier à temps plein. Qui dit métier dit rémunération.

      Aerobuzz existe depuis 11 ans, et hier, un jour ordinaire, 12.531 lecteurs sont venus lire 21.983 articles sur le site. J'ai la faiblesse de penser que cette longévité et cette affluence sont liées à la qualité de l'information que nous délivrons quotidiennement. Malgré le confinement.

      Depuis le début de l'épidémie, nous avons perdu deux moteurs : à elle seule, la publicité en vaut deux. Il ne nous en reste plus que deux : notre franchise allemande (aerobuzz.de) et les abonnements. On peut voler sur deux moteurs, mais il faut qu'ils soient puissants.

      Depuis le début de la crise, nous avons l'immense satisfaction de constater que des lecteurs de longue date nous apportent chaque jour leur soutien en souscrivant un abonnement. Il va en falloir beaucoup encore pour compenser la chute de la publicité. Et il est normal que nous réservions de plus en plus d'articles à ceux qui nous soutiennent. C'est comme cela que fonctionne une communauté, en se serrant les coudes, en étant solidaire. Aéronautique est notre communauté.

      Prenez soin de vous et de vos proche

      Gil Roy

      • Merci Gil pour votre réponse, j'apprécie et je ne remets en aucun cas en cause la qualité de votre travail et le fait que tout travail mérite salaire.
        Je vois que vous vous êtes aussi posé la question sur le fait de le réserver aux abonnés ou pas, d'où ma remarque faisant suite au même questionnement, avec une décision qui est la vôtre et que je respecte bien évidement, même si elle diffère de ma propre conclusion initiale.
        Il est vrai que je n'ai pas tous les éléments pour juger, et votre clarification était nécessaire je pense.

        Je vous souhaite une bonne continuation dans cette période difficile.

        Jérôme

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