Selon la Fédération Française d’ULM, le nombre d’accidents mortels entre 2017 et 2020 en France a baissé de 40% parmi les quelques 16.000 pratiquants. La FFPLUM confirme une bonne tendance qui reste toutefois à solidifier dans le temps…
En 2020, la FFPLUM a recensé 14 accidents mortels en ULM engendrant 18 décès (dix de moins qu’en 2019.) Ces quatre dernières années, la baisse est constante, y compris pour le nombre de blessés graves (25 en 2017 contre 12 en 2020 soit 50% de moins). Contactée par Aerobuzz.fr, la Fédération précise qu’en 2020, la baisse enregistrée n’est pas liée aux périodes d’inactivité dues aux restrictions sanitaires. « Au contraire, le nombre de licenciés a même augmenté et il y a eu un rattrapage sur les vols et les demandes de formation à la pratique dans les clubs à la sortie du confinement.» souligne Jean-Christophe Gibert, responsable du pôle formation et sécurité de la FFPLUM.
La perte de contrôle, la panne au décollage et les manœuvres non nécessaires au vol (virage serré et passage bas par exemple) et donc les facteurs humains sont les causes principales récurrentes d’accidents mortels rapporte la FFPLUM.
En outre, selon les statistiques fédérales, sur les 26 accidents mortels et blessés graves recensés en 2020, 8 d’entre eux sont survenus lors de vols d’instruction, et 11 avec la présence d’un instructeur à bord. « Cela ne signifie pas que les instructeurs sont mauvais » précise Louis Collardeau le Vice-Président de la FFPLUM à Aerobuzz.fr. « Les vols d’instruction sont, comme en aviation générale, plus à risque puisqu’il s’agit souvent d’exercices à répétition comme les tours de piste… »
En 2019, la FFPLUM a fait évoluer dans de le but de moderniser et uniformiser la formation des instructeurs avec de nouveaux programmes approuvés par la DGAC. Les centres homologués peuvent ainsi, s’ils le souhaitent, les appliquer. « A travers cette démarche, nous avons aussi voulu que les contenus des programmes mettent plus l’accent sur le facteur humain. C’est le discours que nous tenons à travers les clubs. La formation a réellement évolué sur cet axe comportemental » explique Louis Collardeau.
Il s’agit en outre de responsabiliser les pilotes. « Le point faible, c’est le comportement, pas la machine ! » rajoute Jean-Christophe Gibert, responsable du pôle sécurité et formation de la FFPLUM. Et cela passe aussi par le développement des outils mnémotechniques propres à l’aviation en générale, comme le modèle de gestion de menace et d’erreur (TEM : « Threats and Error Management »). « Nous allons l’étendre aussi aux pilotes en général » précise Louis Collardeau.
Selon les statistiques transmises par la FFPLUM, la classe 3 ou multiaxe, qui se rapproche le plus de l’avion tout en restant un ULM par sa masse limitée à 525 KG représente 53% des accidents mortels en 2020. « Des chiffres à relativiser » précise Jean-Christophe Gibert. « Nous avons détaillé les données par classe d’ULM à la demande des pratiquants, mais cela n’est pas représentatif puisque le facteur humain est la principale cause responsable des accidents… »
En revanche, le pôle formation et sécurité précise qu’à compter de 2021, les accidents matériels ne seront plus comptabilisés « faute d’avoir suffisamment de remontées ou retours d’expérience (REX) des clubs et structures sur les incidents considérés comme non graves. Mais cela est propre à toutes les pratiques d’aviation de loisir et pas seulement l’ULM. Mais il ne faut pas négliger les outils REX très utiles pour mieux percevoir les situations et d’anticiper des actions » précise Louis Collardeau.
La FFPLUM poursuit en 2021 ses actions avec Remise en Vol. Cette opération (non obligatoire) subventionne une heure d’instruction avec un élève ou un pilote même expérimenté qui souhaite revoir les basiques de pilotage ou la maitrise de sa machine pour les propriétaires.
L’opération a fait l’objet d’une simplification (notamment pour les inscriptions) et d’une augmentation de l’aide fédérale (passée de 40 à 60 euros). En 2020, près de 1.755 REV ont été effectuées. « Nous avons là la preuve qu’en étant incitatif et non contraignant, ça peut marcher. Libre et responsable, c’est tout l’esprit Ulm ! La réglementation n’est qu’un élément de la sécurité des vols, le pilote, son engagement, son savoir être, en sont les principaux acteurs. » explique Jean-Christophe Gibert.
La FFPLUM réalisera aussi bientôt de nouveaux tutoriels vidéo sur la sécurité et la formation. En outre, elle encourage aussi les pilotes à découvrir de nouveaux outils « très utiles » pour la sécurité notamment pour la prévention des collisions en vol.
« Précisons que l’objet de ces équipements n’est en aucun cas de remplacer le « Voir et Éviter » du concept du vol VFR, mais ils permettent tout simplement, sans aucune contrainte ni obligation, d’améliorer la sécurité en apportant une aide aux pilotes qui le souhaitent. » souligne Louis Collardeau. « Safesky », une solution particulièrement innovante et gratuite et développée par les Ulmistes belges est proposée aux pilotes depuis le 28 mars 2021.
D’autres dispositifs « particulièrement abouti » selon la FFPLUM, comme « Flying Neurons » développé dans le sud de la France, ont aussi reçu un avis positif…
Jérôme Bonnard
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Bonjour
Combien y a-t-il d incidents ou accidents non déclarés ?
Dans ma région depuis le début d année j en connais au moins 3
On voit bien dans cet article, que l'aptitude médicale n'a aucun impact sur la sécurité des vols, d'autant que la majorité des médecins possédant la qualification aéronautique, n'ont aucune connaissance pratique du pilotage. Cela est aussi vrai pour les classes 2 que pour les classes 1.
Moralité : beaucoup d'inaptitudes médicales sont injustifiées car cela dépend du médecin en question, qui se moque complètement de la réglementation européenne en la matière. Je rappelle qu'il est impossible à un pilote déclaré inapte de retrouver sa licence, même si des expertises judiciaires lui sont favorables. Le Conseil d'Etat bloque tout par principe de précaution. Preuve: la cacophonie des autorités sous influences médicales diverses depuis 2020 à cause du coronavirus.
Piloter avec un masque est une aberration dans un cockpit, à cause de la réduction de la quantité d'oxygène pour respirer normalement, pouvant entraîner des pertes de capacité de perception. Mais tout le monde s'en fout....
Bonjour,
Article très intéressant, qui manifeste si besoin en était que le monde de l'ULM n'est pas dangereux a partir du moment ou le respect des règles de vol sont respectées. Les facteurs humains responsables d'accidents peuvent êtres maîtrisés avec l'aide de nos instructeurs et, surtout de séances d'entraînements réguliers y compris pour les pilotes déjà formés. Bon vol a tous. Charly.