Martine Gay poursuit son œuvre de réhabilitation des femmes aviatrices auxquelles il est fait une bien trop petite place dans le récit historique. Dans ce nouveau livre intitulé « Aviatrices et espionnes », elle a choisi de raconter l’engagement patriotique de sept femmes d’exception au cours des deux conflits mondiaux.
Avant même de se battre contre un ennemi étranger, dans la première partie du 20ème siècle, les femmes sportives et aventurières devaient se battre contre un ennemi intérieur. La société machiste ne leur faisait pas de cadeau. Paradoxalement, les conflits leur ont permis de se libérer de leurs entraves. Cela ne s’est jamais fait sans conséquences comme le montre Martine Gay à travers les portraits de ces sept aviatrices qu’elle a choisi de mettre en lumière.
« Les futures espionnes sont déjà entraînées à des spécialités de haut vol : le parachutisme, le pilotage d’avions et de bateaux de tout genre, l’escalade, le tir… », explique l’auteure. Cela ne suffira pas pour autant à convaincre la hiérarchie masculine de leurs capacités à remplir des missions au même titre que les hommes. Elles devront toujours en faire plus, toujours prendre plus de risque…
Martine Gay raconte la française Marthe Richard qui, avant d’associer son nom à la loi qui a entrainé la fermeture des maisons closes, risqua sa vie pour le contre-espionnage français en 1916-1917. Elle évoque aussi le princesse Eugenia Shakhovskaïa qui fut l’une des premières aviatrices russes et la première femme pilote militaire au monde. Amelia Earhart que l’on n’attendait pas forcément ici, figure également aux côtés de la française et de la russe dans cet ouvrage. Pour Martine Gay, « qu’elle ait été espionne pour le compte des américains est tout à fait plausible ». Elle s’emploie à le démontrer. Quatre agents de renseignement-résistantes complètent ce panorama, auquel viennent s’ajouter Maryse Hilsz, Maryse Bastié et Adrienne Bolland.
Après « Sorcières la nuit, furies le jour » et « Valérie André : seule à bord », « Aviatrices et espionnes » est le troisième opus de la trilogie « Femmes dans un ciel de guerre » signée Martine Gay.
Gil Roy
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