Que sont devenus les champs d’aviation d’antan ?

La DGAC vient d’éditer en cédérom le travail de mémoire que Jean Sauter a mené sur les terrains d’aviation de France métropolitaine de 1919 à 1947.

Jean Sauter, un ancien de la DGAC, a consacré plusieurs années de sa vie professionnelle à reconstituer l’histoire des terrains d’avant-guerre. Il a réuni de nombreuses photos d’archives, établi des fiches de renseignements pour chaque plate-forme et dressé des cartes. Devant la richesse de ce travail, la DGAC a décidé de valoriser cette mine d’informations en éditant un cédérom afin de faciliter la navigation d’un terrain à l’autre et permettre d’accéder plus aisément à un lexique de références historiques.

Elle a confié cette tâche à la Mission histoire et patrimoine de l’aviation civile, créée en 2004, au sein même de la DGAC. Sa vocation est de s’attacher à conserver une trace de l’histoire des aéroports, de la formation aéronautique ou encore de la navigation aérienne, autant de sujets délaissés par les historiens de l’aviation civile plus enclin à s’intéresser aux avions, aux pilotes et aux compagnies. L’Atlas historique des terrains d’aviation de France métropolitaine 1919-1947 est sa première réalisation concrète.

Le cédérom repose sur plus de 6.000 liens. Une place importante est donnée à l’image avec plus de 600 illustrations consultables. : photos, cartes de terrains ou d’itinéraires… La recherche par mots-clé permet de retrouver un terrain et d’obtenir des informations sur lui et de le visualiser. Le tout sur les notes de piano de Reynaldo Hahn qui donnent une ambiance très  » Amélie Poulain  » qui ne gâche rien au plaisir du surfe. Mais cet Atlas n’est pas une simple base donnée. Il propose également un survol historique de l’évolution des terrains et du contexte aéronautique.

Le cédérom se présente sous la forme d’un élégant coffret sépia réunissant également un livret et une carte de France donnant l’accès aux aérodromes d’avant-guerre. Avec le souci de la précision qui caractérise son travail, Jean Sauter donne les coordonnées géographiques des terrains disparus. Afin de permettre aux amateurs d’appréhender d’un coup d’œil pour le département de son choix la totalité des sites aéronautiques du XX ème siècle, l’auteur a choisi d’y faire figurer les 181 terrains créés après la deuxième guerre mondiale. 84 terrains qui n’avaient laissé que très peu de traces dans les archives d’avant-guerre ont également été ajoutés. Au total cet Atlas historique des terrains d’aviation de France métropolitaine 1919-1947 regroupe 659 terrains dont 478 créés avant 1947 et 181 depuis. Le seul regret à propos de ce travail exceptionnel, et il est de taille, c’est que ce cédérom n’est pas disponible dans le commerce. Il a été édité à un millier d’exemplaires. Dans l’immédiat, sa diffusion est donc limitée. Il n’est pas interdit de contacter la mission historique de l’Aviation Civile pour tenter sa chance d’en récupérer un exemplaire. Une adresse utile : atlas@memoiredelaviationcivile.fr.

L’Atlas est édité par la DGAC au moment même où la mise en œuvre de la décentralisation fait peser un grave risque de fermeture sur plusieurs aérodromes à travers le territoire. Il faut juste espérer que ce cédérom aux accents nostalgiques prononcés ne s’enrichisse pas trop vite de nouveaux noms de plates-formes disparues.

Atlas historique des terrains d’aviation de France métropolitaine 1919-1947ISBN : 2-11-095385-3. Renseignement : atlas@memoiredelaviationcivile.fr.