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Défense

Inde Dependance Day !

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Frédéric Lert

Face à ses encombrants voisins chinois et pakistanais, l’Inde n’en finit pas de faire la liste de ses besoins en avions de combat. Et si le Rafale Marine trouvait un débouché en Inde ? Et si le F-16 s’y réincarnait en vache sacrée ?

Les aviateurs indiens sont fatigués des errements de leur industrie nationale. Douze ans déjà que l’Indian Navy essaie de faire du Tejas, un avion développé localement, un chasseur embarqué. C’est mission impossible : malgré les 7,8 tonnes de poussée avec post combustion de son réacteur américain, un General Electric F404 (un moteur qui propulse également le Gripen, le F/A-18 et quelques autres pointures…), l’avion se révèle trop lourd pour les opérations embarqués. Disons les choses comme elles sont, le Tejas est petit, moche et raté. Il n’arrive pas à conclure !

Un tremplin pour le Rafale ?

Tirant les conséquences de ce constat d’échec, la marine indienne a donc lancé une compétition pour la fourniture de 57 avions de combat polyvalents destinés à ses porte-aéronefs. Les réponses aux demandes de renseignements devront parvenir à New Delhi avant le 24 mai prochain. Les Indiens voudraient un avion qui sache dire papa-maman, qui soit précis dans son travail de bombardier, vif comme l’éclair en défense aérienne et puisse servir de nounou pour ses congénères. Autant de choses que le Rafale M sait faire à la perfection et on se prend à rêver en France à une nouvelle percée du biréacteur de Dassault au pays de Gandhi, où, comme dans tous les pays, on s’amuse on pleure, on rit.

Tout n’est pas simple pourtant : les avions sélectionnés devront opérer à partir des navires indiens en cours de construction. Le premier, l’INS Vikrant, dont la construction est déjà lancée, sera dépourvu de catapulte : le lancement se fera avec un tremplin et l’appontage sera classique, avec des brins d’arrêts. La configuration du second navire n’est pas arrêtée et il pourrait recevoir des catapultes.

Des besoins multiples

Trois avions sont sur les rangs : le MiG29K qui est déjà en service dans la marine indienne, le Rafale, déjà choisit par la force aérienne et qui pourrait offrir une belle synergie entre les deux armées, et le F/A-18 Super Hornet, en embuscade. En bon gymnaste russe, le MiG sait déjà faire du trampoline. Les Rafale et Super Hornet ne s’y sont encore jamais essayés.

La Brute, le Super Hornet, du muscle et un gros nez mais des petites jambes. La finesse d’un GMC. © Frédéric Lert / Aerobuzz

Cette compétition, déjà juteuse, se double d’autres besoins urgents pour la force aérienne indienne qui n’en finit pas de vieillir, avec un bon tiers de ses 650 avions de combat qui affichent plus de 40 ans au compteur. Ces appareils ont pour seul titre de gloire de tuer plus de pilotes indiens que de pakistanais ou de chinois…

Une nouvelle vie pour le F-16 ?

Après la première manche remportée par le Rafale, les Indiens ont lancé une nouvelle compétition pour la fourniture d’un avion léger, un monoréacteur, en reprenant leur idée de « make in India ». On retrouve dans les starting blocks de ce 3000m steeple Saab, qui propose de construire sur place le Gripen et de mettre en place tout un écosystème industriel autour de son avion.

… et le Truand, le Tejas, l’avion conçu par une administration, celui par qui le scandale arrive et qui désespère la marine indienne… © DR

Lockheed Martin est également dans la course, flairant là une occasion magnifique de poursuivre la saga du F-16 en délocalisant la fabrication de l’avion au pays des Maharajah. En l’état actuel des choses, la chaine de fabrication des F-16 installée à Fort Worth (Texas) pourrait bien fermer ses portes en fin d’année, une fois livrés les derniers exemplaires commandés par l’Irak. Lockheed Martin pourrait alors se recentrer totalement sur le F-35, mais il serait tout de même dommage de laisser s’éteindre le filon du Fighting Falcon, fabriqué à plus de 4.500 exemplaires !

Les discussions ont pour l’instant commencé non pas avec l’Inde, mais avec l’administration américaine et son nouveau grand Sachem. Celui-ci a fait de la ré industrialisation des Etats-Unis son cheval de bataille et son administration se fera un plaisir de passer à la loupe un tel projet de délocalisation industrielle…

Frédéric Lert

 

 

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une vingtaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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