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Transport Aérien

Edeis veut révéler le potentiel caché des aéroports secondaires

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Gil Roy

Le Groupe Edeis qui gère en France dix-huit aéroports secondaires a confié à l’économiste Christian Saint-Etienne une étude sur les opportunité de développement des aéroports régionaux. Il en ressort trois pistes à explorer en rapport avec les évolutions sociétales et géopolitiques qui se dessinent.

Il est certains que pour la plupart des élus locaux, les aérodromes dont ils ont hérité la propriété foncière et dont ils doivent supporter la charge, sont plus considérés comme un boulet que comme une opportunité pour le territoire. D’où cette étude rendue publique par le Groupe Edeis. Elle vise à redonner confiance à ces élus en tentant de leur démontrer qu’ils ont entre les main un potentiel qui ne demande qu’à être développer.

« Il est crucial de passer d’une approche d’aéroports –stigmates d’un passé carboné à une vision d’aéroports–pôles de développement d’une croissance territoriale décarbonée favorisant une mobilité libératrice. », déclare l’auteur du rapport commandé par le Groupe Edeis. Pour y parvenir, il convient dans un premier temps de mettre en place, au niveau de chaque aéroport un « Comité stratégique des pôles de mobilité régional» afin « d’identifier les besoins spécifiques de chaque plateforme et imaginer les solutions les plus adaptées. »

A l’image des grands aéroports nationaux qui ambitionnent de devenir des plates-formes de production d’énergies renouvelables destinées à répondre aux besoins du territoire, les « aéroports de proximité », chers à Edeis, rebaptisés pour l’occasion, par Christian Saint-Etienne, « aéroports de territoire », peuvent aussi se positionner en hubs énergétiques pour leurs propres besoins et surtout pour celui du tissus industriel local et des habitants.

L’auteur du rapport mise également sur les nouveaux aéronefs en gestation pour relancer la connectivité des territoires. Là encore, il en a été question au récent congrès des aéroports français (24 novembre 2023), organisé par l’UAF&FA. L’arrivée sur le marché de commuters hybrides et électriques pourraient faciliter la mise en place de liaison régulière sur les axes à faible flux. « L’arrivée annoncée des nouveaux « avions verts » permet de repenser une partie du rôle de ces aéroports de territoires. En concentrant la production d’hydrogène vert sur les plateformes aéroportuaires, en améliorant leur liaison avec les centres-villes par des trams ou des bus à hydrogène, les aéroports de territoires deviendront les maillons d’une mutation écologique décentralisée, au service d’une mobilité régionale décarbonée. »

Le dernier axe de développement des aérodromes secondaires proposés par ce rapport n’est pas le moins étonnant. Il s’agit de nouer des liens avec l’Armée. « Particulièrement improbable il y a encore quelques années, le scénario d’une guerre ouverte en Europe remet la question du maintien opérationnel de ces plateformes aéroportuaires au coeur des nouveaux enjeux de défense. », écrit Christian Saint-Etienne qui encourage l’Armée de l’air et de l’espace à « déterminer les infrastructures pouvant s’avérer vitales en situation de conflit engageant des forces aériennes françaises et ainsi identifier les investissements à mettre en oeuvre pour une opérationnalité totale et à tout moment. »

Au début du 21ème siècle, l’avenir de nombreuses plates-formes aéronautiques était incertain. Le pire était redouté par la communauté aéronautique. L’intérêt pour la France de posséder l’un des maillage aéroportuaire les plus denses au monde n’était pas forcément partagé par les pouvoirs publics et les élus locaux. Le pire a été évité jusqu’à présent. Très peu d’aérodromes ont été fermés. Il est certain que toutes ses plates-formes sont une chance pour le pays. Plus nombreux nous serons à partager cette conviction, plus la menace restera éloignée.

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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