L'étude Yougov pour le GIFAS, plus d'un jeune de 18 à 34 ans sur cinq (22,4%) rêvait, au moment de son orientation, d'exercer un métier dans le secteur, que ce soit comme pilote (5,6%), ingénieur ou scientifique (12,9%), ou astronaute (3,9%). © GIFAS
Malgré la place qu’occupe l’avion dans la société française, deux études sur l’attractivité de l’aéronautique font ressortir que les jeunes n’envisagent pas spontanément une carrière dans le secteur. Au moment où la filière doit recruter 25.000 personnes, le salon du Bourget est arrivé à point nommé.
Dans son dernier rapport paru début juin 2025, la Chaire Pégase (MBS School of Business) note que 65 % des 15-24 ans n’ont jamais envisagé de faire carrière dans l’industrie aéronautique, et que 52 % estiment que ces métiers leur sont inaccessibles. Pour les auteurs de cette étude, ces chiffres sont « inquiétants ». De son côté Yougov qui a sondé les jeunes pour le compte du GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et spatiales) se veut moins alarmiste en affirmant que « plus d’un tiers des 18-34 ans (43,3%) se dit attiré par le secteur ».
En fait, si les deux études divergent sur la manière de présenter leurs résultats, elles se rejoignent sur le constat. Les métiers offerts par la filière aéronautique sont méconnus. « Deux tiers des répondants (67%) avouent ne pas bien connaître ces métiers. », précise Yougov. « Le manque d’attractivité ne vient pas d’un rejet, mais d’un manque de visibilité, d’information et de représentation. Beaucoup de jeunes n’imaginent même pas que ces métiers leur sont accessibles », explique Paul Chiambaretto, professeur de stratégie et directeur de la Chaire Pégase.
Le rapport de la Chaire Pégase met en lumière quatre freins majeurs à l’attractivité du secteur : une méconnaissance généralisée, une image élitiste, un manque de proximité géographique et relationnelle, et un décalage entre les attentes des jeunes et la perception du secteur (conditions de travail, écologie, sens…).
« Cette méconnaissance des métiers techniques, particulièrement marquée chez les jeunes, interroge la manière dont ces parcours professionnels sont abordés à l’école notamment. », explique Philippe Dujaric, directeur des Affaires sociales et de la Formation du GIFAS. « C’est en montrant la richesse de ces professions, leur technicité et leurs perspectives d’évolution que nous pourrons collectivement susciter de nouvelles vocations. » D’où la mobilisation des industriels sous la bannière du GIFAS qui va, une fois de plus, s’exprimer pendant le salon du Bourget.
Pour répondre à ces différents enjeux relatifs à la valorisation des métiers techniques, à la féminisation du secteur et à une meilleure information sur les opportunités, le Salon du Bourget 2025 a proposé deux dispositifs complémentaires. D’une part, L’Avion des Métiers qui offrait une immersion concrète dans vingt métiers phares du secteur, avec des démonstrations pratiques et des échanges directs avec les professionnels. D’autre part, L’Aèro Recrute, installé partout sur le Salon à partir du vendredi 20 et jusqu’au dimanche 22 juin, qui a permis aux visiteurs de découvrir les nombreuses opportunités d’emploi et de formation du secteur. Près de 150 entreprises étaient mobilisées pour recruter les talents de demain. Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique plus large de renouvellement et d’ouverture du secteur, qui prévoit 25 000 recrutements en 2025. Une opportunité unique pour les jeunes de découvrir des métiers d’avenir, au cœur d’une industrie en pleine transformation technologique et environnementale.