Le GlobalEye de Saab est basé sur l’avion d’affaires Global 6000/6500 de Bombardier (Canada). Un avion de ce type aux couleurs des Emirats Arabes Unis est présent au salon du Bourget 2025. © Frederic Lert/Aerobuzz.fr
Les quatre E-3F Awacs de l’armée de l’Air et de l’Espace seront donc remplacés par les avions de surveillance, de détection et de commandement proposés par Saab. Une décision qui était très attendue pour faire face au vieillissement des Boeing basés à Avord.
Le 18 juin 2025 au salon du Bourget, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu et le ministre de la défense du Royaume de Suède, Pål Jonson, ont signé une feuille de route visant à renforcer la coopération des deux pays, en matière d’armement. L’annonce majeure porte sur une déclaration d’intention portant sur deux avions GlobalEye, les équipements de soutien et l’entrainement des équipages. Deux autres avions sont également prévus en option. La rédaction d’un contrat va à présent débuter, avec une signature à venir dans les prochains mois. Saab annonce également la conclusion d’un accord-cadre avec le spécialiste français de services de maintenance Sabena Technics qui réalisera des modifications permettant d’adapter les avions aux exigences françaises.
Cette décision était très attendue : les quatre E-3F en service au sein de la 36ème escadre de commandement et de conduite aéroportés basée à Avord sont âgés de 34 ans. Ils bénéficient certes d’un stock de pièces détachées important, mais qui ne pouvait en aucune cas garantir une pérennité d’emploi, d’autant que les Etats-Unis se séparent eux aussi de leur flotte : l’USAF disposait de 31 E-3 Awacs au début du siècle, elle n’en a plus que seize aujourd’hui et prépare activement leur remplacement.
La France disposait quant à elle de trois possibilités pour remplacer ses E-3F : les Boeing E-7 Wedgetail, les GlobalEye et les Northrop Grumman E-2D. Par leurs capacités opérationnelles, les E-7 représentaient sans doute le haut du panier. Mais la décision récente de l’US Air force de remettre en cause l’achat de ses avions n’incite sans doute pas les autres pays à s’engager de cette voie. Le E-2D Hawkeye déjà commandé par la marine nationale pour remplacer les actuels E-2C auraient pu constituer une alternative. La solution Hawkeye avait d’ailleurs déjà été envisagée par Paris à l’époque du choix du Boeing, au milieu des années 1980. L’armée de l’Air et de l’Espace bénéficiera finalement d’une solution médiane et rapidement disponible avec un avion à réaction compact mais avec le niveau de performances offert par une motorisation à réaction.