A bord d'un A400M prêt à décoller pour une mission de l'exercice Taranis. © F. Marsaly
L'exercice Taranis, dont le nom est emprunté au dieu celte du ciel et de l'orage, se déroule jusqu'au 27 novembre 2025 et concerne principalement les équipages de transport avec l'objectif de les aguerrir aux opérations à haute intensité.
Son nom exact est Tactical Airlift Rehearsal under Advanced Non-permissive and Intense Scenarios (Exercice de transport aérien tactique dans des scénarios avancés, non permissifs et intenses). Il concerne principalement les bases d’Orléans et d’Orange mais d’autres sites vont être sollicités, ou l’ont déjà été, comme Salon de Provence ou Mont de Marsan.

D’importants moyens aériens sont concernés, 4 A400M, 2 C-130J, 1 E-3F Awacs, 1 Falcon, 1 TBM 700, 2 H225M Caracal, 2 AS555 Fennec, 1 SA 330 Puma, 1 AS 332 Super Puma et deux NH 90 Caïman de la Marine Nationale. Les scénarios des missions organisées pour l’exercice font également appel à d’autres moyens comme les Rafale, d’autres avions de transport, des drones, les Beech 350 ALSR, les troupes des CPA 20 et 30.

Lors de la démonstration organisée à Orléans le 14 novembre, deux Rafale Marine de la 12F étaient présents ainsi que des soldats du 12e Régiment de Cuirassiers.

Et ce, alors même que l’Armée de l’Air est également impliquée dans le même temps dans l’exercice Garuda 2025 (du 12 au 26 novembre, depuis la base de Mont de Marsan) auquel participe l’aviation militaire indienne et ses Sukhoi 30, avec un objectif assez proche : « préparer et aguerrir les forces aériennes françaises et indiennes face à un engagement de haute intensité »
Outre les missions organisées selon des scénarios « sous pression » et à haute intensité, destinées à tester les capacités des forces à réagir, ces missions vont permettre de qualifier « Mission Commander » certains membres d’équipages.
Au cours de leurs différentes allocutions prononcées devant les élus, les VIP et la presse, les responsables de l’armée de l’air, dont le général Colardelle, commandant la Brigade aérienne d’Assaut et de projection ont insisté sur cette nécessité de faire évoluer l’armée de l’air : « Après 25 ans de contre-insurrection « simple » puisque la supériorité aérienne n’était pas contestée vient le temps de se préparer aux combats à haute-intensité où il faudra combattre pour obtenir cette supériorité aérienne »
Le constat est inquiétant : « nous assistons à une rupture stratégique tous les deux ans et nous constatons que la diplomatie internationale est en retrait » avant d’appuyer là où ça fait mal : « La Chine construit une armée de l’Air française tous les deux ans ! »
La crise en Nouvelle-Calédonie en 2024, a donné lieu à des missions de projection très importantes, représentatives des exigences de conflits majeurs : « l’AAE a été en mesure d’acheminer, à l’autre bout du monde, 2000 personnels et 200 tonnes de matériel, dont des hélicos, en 10 jours grâce à ses nouveaux moyens modernes que sont l’A400M et le MRTT » une application concrète de ces nouvelles nécessités, donc.
L’exercice Taranis s’inscrit dans la lignée de la réorientation opérationnelle de l’armée de l’air dans laquelle l’A400M va jouer un rôle essentiel. Cet exercice s’achèvera le 27 novembre prochain, le jour où vont être célébrés les 80 ans du transport aérien militaire français.