« The Great Waldo Pepper » restera pour moi le plus grand film d’aviation. En français : « La kermesse des aigles ». « Top Gun » n’est pas mal dans son genre, mais, dans mon cœur, aucun acteur n’égalera jamais Robert Redford dans le rôle de cet ancien pilote de chasse de la première guerre mondiale devenu cascadeur aérien dans les années 1920. Quand le film est sorti, en 1975, je bâtissais alors ma culture aéronautique en dévorant les récits des pilotes de la seconde guerre mondiale : Pierre Clostermann, Adolf Galland, Richard Hillary… Et puis, Waldo Pepper est arrivé avec son blouson en cuir, son écharpe blanche et ses fantômes. L’aviateur dans sa splendeur sublimée.
Je prends toujours le même plaisir à revoir Robert Redford aux commandes de son Curtiss Jenny. Contrairement à Tom Cruise, Clint Eastwood ou encore Harrison Ford, il n’était pas pilote. Il était simplement acteur… Servi par de grands réalisateurs avant de prendre à son tour les commandes.
Je ressens toujours les mêmes frissons quand une cascade va tourner au drame. Et j’attends toujours avec la même émotion le final, quand Waldo Pepper se mesure enfin au légendaire as allemand Ernst Kessler, lors d’un tournage d’un film. Tant pis pour les invraisemblances. Robert Redford sera à tout jamais mon héros.
Bien évidemment, je prends aussi le même plaisir à survoler les hauts plateaux du Kenya avec Denys Finch Hatton aux commandes de son de Havilland Gispsy Moth. Robert Redford envoûtant. Meryl Streep éblouie et éblouissante. Et la bande son de John Barry. D’autres frissons… Et ce n’est évidemment pas par hasard, si un jour, je me suis retrouvé en vol, à bord d’un planeur Slingsby T21, les cheveux au vent, alors que le soleil se couchait sur le Mont Kenya. Merci Waldo…
Robert Redford est mort cette semaine à l’âge de 89 ans. Il incarnait l’Amérique qu’on aime.