Les CL-415 pourraient être modernisés le temps d'attendre, peut-être, un nouvelle génération de bombardiers d'eau. © F. Marsaly / Aerobuzz.fr
De retour d'un déplacement officiel au Canada, Julien Marion, Directeur Général de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises, a posté un long message sur X. De sa visite chez DHC, constructeur du Canadair CL-515, à Calgary, il ressort un nouveau scénario pour l'avenir de la flotte française de bombardiers d'eau : la modernisation.
La France doit recevoir deux DHC-515 (officiellement autour de 2028 si le programme se déroule sans anicroche) dans le cadre des commandes effectuées sous l’égide du programme européen RescUE. Se pose dès lors la question de l’avenir des 12 autres CL-415 français actuellement en service. Une réponse semble être apportée par le Directeur Général, même si ce n’est encore qu’un « projet » : « le lancement du programme de rétrofit de nos CL-415. Ces derniers, avec près de 30 ans d’âge, doivent faire l’objet d’une remise à niveau ambitieuse : avionique, gestion de l’eau, éléments de structure… L’objectif est clair : prolonger leur durée de vie et les rapprocher autant que possible du standard DHC-515. »
Il s’agit donc de prolonger la carrière « à moyen terme » des CL-415 en les modernisant. Le chantier sera important avec une grande visite, un changement d’avionique – la suite numérique du DHC-515 d’Universal Avionics sans doute – et le remplacement du Water Drop Control (WDC) analogique, système qui contrôle l’ouverture des portes de largages de l’avion et qui fait fleurir le vocabulaire des pilotes de 415 depuis 30 ans, par un système plus moderne et plus fiable.
Le contrat de modernisation des 415 est envisagé : « dans un cadre contractuel piloté par la DMAé (Direction de la Maintenance Aéronautique) et la DGA (Direction Générale de l’Armement) »
La modernisation des 415 à un niveau équivalent, ou proche, du standard 515 devrait permettre à la flotte d’atteindre les années 2030 en conservant un bon niveau opérationnel (le CL-415 n’a aucune limite de potentiel cellule, pourvu que la maintenance soit assurée) puisque, avec les commandes enregistrées par DHC pour son avion, il est illusoire de penser que les nouvelles commandes pourraient être honorées avant cette date.
Il faudra néanmoins, un jour, passer commande de bombardiers d’eau neufs, mais cette modernisation – option également choisie par le Québec pour ses avions qui sont aussi anciens que les nôtres – et ce nouveau délai peuvent être aussi une chance pour les projets portés aujourd’hui par les startup européennes de pouvoir concurrencer le modèle historique.
Entretien avec Jean-Philippe Côté de DHC à Bordeaux en mars 2025 à propos du dossier DHC-515 :
