Le rover lunaire Mona Luna pèsera 750 kg et pourra être emporté par une fusée Ariane 6.4. © Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr
Venturi Space dévoile Mona Luna, un rover lunaire 100 % européen. Conçu pour accompagner les ambitions de l’ESA et du CNES, il sera assemblé au sein des installations de Venturi Space France, basée à Toulouse. Objectif : doter l’Europe d’un rover opérationnel sur la Lune avant 2030.
L’indépendance de l’Europe en matière de mobilité lunaire constitue un enjeu stratégique majeur. Dans cette perspective, Venturi Space dévoile Mona Luna, son futur rover lunaire, conçu pour répondre aux besoins de l’ESA et des agences spatiales nationales européennes. Ce véhicule s’inscrit dans une logique d’autonomie technologique, d’anticipation industrielle et d’ambition européenne.
Basée à Toulouse, Venturi Space France pilotera le développement et la qualification spatiale de Mona Luna. Elle coordonnera l’ensemble des opérations : électronique embarquée, avionique, liaisons au sol, systèmes de gestion d’énergie, assemblage, intégration finale et tests d’acceptation au vol spatial. L’objectif est clair : permettre l’opérationnalité de Mona Luna au pôle Sud de la Lune avant 2030.
Venturi Space est soutenue par l’ESA pour étudier et développer les technologies critiques d’un rover lunaire massif, capable de survivre à plusieurs nuits lunaires. Cette étape valide l’approche de l’entreprise et souligne son expertise. Le projet s’appuie sur l’expérience acquise grâce aux rovers FLIP et FLEX, développés avec le partenaire stratégique américain Venturi Astrolab, Inc., pour lequel Venturi Space conçoit et fabrique les roues hyper-déformables et ses systèmes électriques associés (en Suisse) et les batteries haute performance (à Monaco).
Pensé pour être transporté par Ariane 6.4 et déposé sur la Lune via l’atterrisseur européen Argonaut, Mona Luna sera équipé d’un bras robotisé pour manipuler des instruments scientifiques et des charges utiles.
Il sera :
– propulsé électriquement avec recharge par panneaux solaires,
– conçu pour se déplacer de manière autonome,
– équipé de 3 batteries haute performance,
– capable de transporter une large gamme de charges utiles,
– conçu pour survivre à plusieurs nuits lunaires,
– doté d’une vitesse maximale de 20 km/h,
– d’un poids total d’environ 750 kg.
Il pourra également, en cas d’urgence, transporter un astronaute en difficulté, comme envisagé par le CNES et l’ESA dans leurs études de faisabilité.
La première mission de Mona Luna vise les marchés institutionnels, avec des applications scientifiques. Il pourra aussi répondre à des besoins émanant d’industriels et d’acteurs privés européens : transport de charges utiles au pôle Sud, exploitation in situ des ressources lunaires (comme l’hélium-3), voire missions à vocation promotionnelle. Cette approche s’inscrit dans une volonté de structurer un modèle économique durable, à l’image des premiers jalons posés par la mobilité terrestre.