C’était il y a un mois, à la tribune du congrès annuel des aéro-clubs. Kevin Dupuch, le président de la Fédération français aéronautique annonçait que le dossier de la création de la Fondation pour le futur de l’aéronautique était enfin bouclé. Il aura fallu près de dix ans. Les dirigeants de la FFA ont de la suite dans les idées et leurs efforts pourraient rapporter gros, comme l’a démontré le président.
Imaginons avec lui que chaque licencié fasse un don défiscalisé de 100 euros. Toutes licences confondues, la FFA compte environ 50.000 licenciés. Le calcul est simple, et le résultat vertigineux : 5 millions d’euros. Pour 36 €, déduction fiscale faite, chaque licencié a le pouvoir de doubler le budget annuel fédéral. Cela valait le coût de s’entêter. Reste maintenant à convaincre chaque licencié du pouvoir qu’il a entre les mains. 36 € c’est à peine le tiers du prix d’une heure de vol sur un avion de base dans un aéro-club. Et puis chacun peut donner en fonction de ses moyens et de son engagement personnel dans une cause commune.
Il n’y a pas que les licenciés qui peuvent avoir intérêt à soutenir les aéro-clubs à travers la nouvelle fondation. Il y a naturellement les compagnies aériennes. Les aéro-clubs demeurent la première école de pilotage en Europe en termes de nombre de pilotes formés chaque année. Mais plus encore que les compagnies qui courent après les pilotes, il y l’industrie aéronautique qui a des dizaines de milliers de postes à pourvoir chaque année et qui dépense beaucoup d’énergie et d’argent dans des opérations pas toujours rentables.
Les besoins sont immédiats, mais comme ils sont récurrents, c’est peut-être le moment d’investir à moindre coût dans des actions de fond. Dans le Brevet d’initiation aéronautique par exemple. Depuis des décennies, le BIA démontre qu’il est un révélateur de jeunes talents. A l’issue de chaque année scolaire, il aiguille les collégiens et lycéens vers des formations de techniciens ou d’ingénieurs aéronautiques. Les formateurs sont intarissables quant à la motivation et l’appétit de ces jeunes.
Les aéro-clubs forment la moitié des élèves du BIA chaque année. Leur savoir-faire n’est plus à démontrer. Ils sont toujours à la recherche de quelques euros pour organiser des visites dans des usines et offrir des heures de vol à leurs élèves. Ils sont prêts à accueillir plus de jeunes. La limite est financière. A moindre coût, la filière aéronautique, voire les entreprises à titre individuel peuvent faire sauter le couvercle… et récupérer au passage une déduction fiscale.
« Donner à la Fondation FFA permet aux mécènes de bénéficier de déduction fiscale importante en ces temps où les niches fiscales ont tendance à disparaître… » souligne le président de la FFA qui tente une nouvelle approche pour convaincre les industriels de l’aéronautique. « In BIA we trust ! »