Palma de Majorque en direct de Montréal, dès l’été 2026. Pas sûr que tous les québécois puissent pointer les îles Baléares sur une carte du monde. Peu importe les lacunes de ses compatriotes en géographie, Air Canada a juste besoin de 182 passagers par vol pour amorcer la ligne. Après un faux départ en 2019 avec Boeing, et un retard de deux ans à cause d’Airbus, la canadienne n’a jamais été aussi près du but. Elle devrait prendre livraison de son premier monocouloir long courrier début 2026, pour une mise en ligne en juin 2026 entre Montréal et Palma de Majorque.
Air Canada n’est pas la seule compagnie à miser sur l’A321XLR pour stimuler sa croissance internationale. La première à s’être lancée dans l’aventure est Iberia entre Madrid et Boston, suivie deux mois plus tard d’Aer Lingus avec, au départ de Dublin, deux nouvelles destinations improbables : Nashville et Indianapolis. Les responsables du développement des réseaux font dans la dentelle… et se voient pousser des ailes à l’image de Wizz Air qui voulait se lancer sur Abu Dhabi au départ de Milan, en quotidien. Elle y a apparemment renoncé pour l’heure.
Avec l’A321XRL, Airbus a sorti de son chapeau un avion incroyable au rayon d’action d’un gros porteur avec les coûts d’exploitation et la souplesse d’un monocouloir. La machine idéale pour explorer une myriade de nouvelles destinations lointaines dans un rayon de 8.700 km inaccessibles aux gros-porteurs. Un avion que regardent avec envie aussi, les gestionnaires des aéroports régionaux à travers la planète. D’autant que Boeing a cassé leurs rêves. Parlez-en à Bordeaux…
En 2018, Air Canada avait annoncé l’ouverture de plusieurs lignes transatlantiques à faible flux, dont Montréal-Bordeaux opérée avec un 737MAX, l’alter ego de l’A321XLR. Les déboires du programme MAX l’ont obligé à revoir ses projets. Finalement, elle s’est reportée sur l’A321XLR.
Air Canada en a commandé 26 exemplaires livrables entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2027. Elle aura dû attendre deux ans de plus pour récupérer le premier. Entre temps, elle a décidé de transférer à sa filiale Air Canada Rouge ses 737MAX. La deuxième division pour le MAX. La ligue des champions pour l’XLR.
Mais ce n’est pas le tout de faire un avion magique. Il faut aussi livrer. En un peu moins d’un an, Airbus a livré seulement 5 A321XLR. Avec plus de 500 en commandes, c’est un miracle que va devoir faire le constructeur européen, s’il ne veut pas doucher les espoirs de ses clients.
