ASF va tester les opérations de livraisons de matériels avec deux drones en Afrique. © Aviation sans Frontières
Aviation sans Frontières se prépare à un tournant dans ses opérations d'aide humanitaire en Afrique. Avec Windracers, l'association va expérimenter l'utilisation de drones de types différents pour livrer en sécurité des fournitures essentielles aux populations habitant des zones difficiles d'accès.
Aviation sans Frontières (ASF) est lauréat d’un appel à projet « Innovation humanitaire 2023 » lancé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Dans ce cadre, avec Handicap International et ASF Belgique, l’organisation non gouvernementale a identifié deux type de drones cargo pour livrer du matériel de première nécessité dans les zones difficiles d’accès ou de conflits en Afrique.
Avec Windracers, concepteur, fabricant et opérateur britannique de drones cargo lourds et autonome, Aviation sans Frontières va tester cette année deux types de drone : un drone léger pouvant emporter une charge de l’ordre de 10 à 15 kg sur 50 km et un drone lourd, l’Ultra MK2, avec une charge utile de 150 kg sur 1000 km. « L’offre ne cesse de s’enrichir et on pourra envisager dans un future proche des drones avec des charges utiles et une distance franchissable beaucoup plus importantes » précise Gérard Feldzer, président d’ASF.
Les drones sont dotés de systèmes de largage sécurisés et peuvent déposer des fournitures en toute sécurité même dans les endroits les plus inaccessibles.
Les premières expérimentations devraient débuter sous peu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Une partie du projet sera menée en collaboration avec l’hôpital de Panzi, à la frontière du Rwanda, dans une zone où règnent de fortes tensions. L’hôpital de Panzi est dirigé par le professeur Mukwege, surnommé « l’homme qui répare les femmes », lauréat du prix Nobel de la paix en 2018.
Dans un contexte géopolitique et financier tendu, opérer des drones télépilotés dans un espace peu sûr est plus sécurisant que d’utiliser les deux Cessna Caravan d’ASF. Depuis 45 ans, ASF « démontre l’efficacité des missions aériennes légères pour apporter une aide humanitaire là où d’autres ne peuvent pas aller. Les drones représentent l’avenir de notre stratégie, offrant une solution efficace et sûre pour les livraisons humanitaires » complète Christian Georlette, président d’Aviation sans Frontières International.
« La logistique est un élément crucial de l’aide humanitaire, qui représente souvent entre 60 % et 80 % des coûts des opérations » explique encore Gérard Feldzer. « L’augmentation des besoins humanitaires, le réchauffement climatique et les incertitudes concernant le financement futur de l’aide humanitaire exigent que tout soit mis en œuvre pour optimiser cette logistique. »
Toutefois, il faut prendre des précautions : « nous sommes là pour de l’humanitaire, mais quand on parle de drone aujourd’hui, on assimile l’aéronef à un usage militaire. Il faut donc développer toute la diplomatie nécessaire pour garantir aux autorités locales que nous ne sommes pas là pour de l’espionnage » poursuit le président d’ASF.
A l’issue de ce test grandeur nature, qui permettra de vérifier la faisabilité des opérations mais aussi l’adéquation du drone avec l’environnement, l’objectif est de pérenniser l’utilisation de ces nouveaux aéronefs.
Au salon du Bourget, du 16 au 22 juin 2025, en plus d’un Cessna Caravan, Aviation sans Frontières présentera sur son stand les deux drones qui seront utilisés. L’association présentera également une opération qui lui tient particulièrement à cœur, l’avion dispensaire.
Pour en savoir plus sur Aviation sans Frontières et soutenir ses missions.
Un commentaire
La possibilité de commenter une information est désormais offerte aux seuls abonnés Premium d’Aerobuzz.fr. Ce choix s’est imposé pour enrayer une dérive détestable. Nous souhaitons qu’à travers leurs commentaires, nos lecteurs puissent apporter une information complémentaire dans l’intérêt de tous, sans craindre de se faire tacler par des internautes anonymes et vindicatifs.
Et si ils commençaient pas les régions déshéritées de France, Corrèze, CANTAL ETC…