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Les vidéos d’atterrissages vents de travers décodées

Et vous ? Vous auriez remis les gaz ? © YouTube

A coups de centaines de milliers de vues, les vidéos spectaculaires d'avions de transport en position scabreuses cartonnent sur les réseaux sociaux. Nous les décodons en direct sur JumpSeat (Aerobuzz.fr sur Twitch) mardi 29 novembre 2022, à partir de 12h. Vos commentaires et vos questions seront les bienvenus.

Il y a deux ans (février 2020), la tempête Dennis frappait la Bretagne et l’Angleterre avec des rafales de vent de plus de 130 km/h… Le 15 février 2020, l’atterrissage d’un A380 de la compagnie Etihad filmée et commentée en direct par la célèbre chaine Youtube Speedbird TV a fait le tour du monde et des millions de vues ! Chacun y va de sa propre expertise… Certains pilotes allant jusqu’à affirmer que...

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3 commentaires

La possibilité de commenter une information est désormais offerte aux seuls abonnés Premium d’Aerobuzz.fr. Ce choix s’est imposé pour enrayer une dérive détestable. Nous souhaitons qu’à travers leurs commentaires, nos lecteurs puissent apporter une information complémentaire dans l’intérêt de tous, sans craindre de se faire tacler par des internautes anonymes et vindicatifs.

  • Oui, il faut expliquer aussi que c’est une des règles de l’atterrissage par vent de travers : il ne faut pas chercher le kiss landing, c’est-à-dire ne pas « refuser » la piste, car de ce temps l’avion continue d’être déporté par le vent. On risque de quitter la position au-dessus de la ligne médiane, et donc le corollaire est que que, en voulant revenir vers le centre, vous appuyez sur le palonnier. Et là, c’est pas bon ! En effet, l’appareil étant à faible vitesse, fleurtant même avec la vitesse minimale de contrôle en vol, en mettant du pied vous créez un roulis induit. Le résultat ne se fait pas attendre : l’avion n’est plus au milieu de la piste et les ailes ont quitté l’horizontale. Et c’est là que ça devient scabreux et qu’on se dit que ces jouets ne sont pas à mettre entre toutes les mains !

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  • Souvenir personnel. C’était mon lâcher en ligne sur Boeing 777, destination Washington. En phase finale, au milieu d’un gros trafic, nous sommes informés que la piste Est-Ouest est fermée -, je ne me souviens plus de la cause (c’était en l’an 2000 après Jésus-Christ). L’embêtant c’est que le vent était du 270/45 kt et seule restait disponible la piste Nord-Sud, exactement à 90° de la direction du vent.. Le contrôleur, en charge de me donner le blanc-seing au retour à Paris, me posa la question : « Qu’est-ce que tu fais ? Tu y vas ou tu dégages ? » Je lui ai répondu : « le vent de travers démontré est de 38 kt, ça ne fait que 7 kt d’écart… J’y vais ». Le contrôleur me répondit : « C’est toi le commandant de bord. Up to you ! » Il faut expliquer que le vent de travers était (j’emploie l’imparfait, parce que mon fils aîné m’a dit que les règles avaient changé) dit « démontré » lorsque les pilotes d’essais n’ont pas été confrontés à pire. Et c’est un fait que beaucoup oublient, les pilotes de ligne sont parfois confrontés à des situations que leurs homologues n’ont pu connaître en essais, parce que, tout simplement, les terrains de jeux des pilotes de ligne sont bien plus vastes que ceux des pilotes d’essai. Et donc, parfaitement concentré, je m’alignais en finale de la 36, le cockpit sur les balises de gauche. Le copilote – il était plus jeune, n’avait fait que du A-340, et n’avait donc pas l’expérience que j’avais déjà accumulée sur 707 et surtout 747 – crut bon de m’avertir : « Mais tu peux rester le nez sur la piste ! » Je préférai ne pas lui répondre, car la piste approchait et je la voyais, non pas dans mon pare-brise, mais dans celui du copilote, tellement était importante la dérive. Quand la sonde automatique m’annonça 30 pieds, j’ai doucement « décrabé » en appuyant sur le palonnier droit et tournant en même temps le volant vers la gauche. Lorsque je fus pile au centre, avion parfaitement aligné avec le nord, et que la sonde m’annonça 5 pieds, j’ai poussé un peu sur le manche pour jeter la machine par terre. Ce fut un atterrissage ferme. J’ai un peu regretté de n’avoir pas joué jusqu’au bout, me disant que j’aurais pu faire un kiss landing, mais c’eût été au prix de risquer d’être un peu déporté à droite de la ligne médiane. J’avais donc validé un atterrissage par vent de travers de 45 noeuds. Mais, bof, mes chefs ne relevèrent pas la chose. Ils ne se seraient manifestés que si j’avais loupé mon coup et que le contrôleur eut porté le pet. Et, je vais vous dire, même Aerobuzz n’en avait pas parlé ! Snif ! Mais, pardonnez-moi d’être imbu d’humilité, ce vol reste parmi ceux où, quand on enlève son uniforme, on se dit qu’on fait un beau métier.

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