Faute de combattants, le match n’a pas eu lieu. Le crash du Dreamliner d’Air India, dans les heures qui ont précédé le coup d’envoi du salon du Bourget, a été de trop pour Boeing. En l’absence de leur PDG qui a renoncé à faire le voyage, les équipes du constructeur américain ont fait profil bas. Airbus en a été réduit à assurer seul le spectacle, effeuillant ses contrats, jour après jour.
Et même si le match entre les deux poids-lourds avait eu lieu, il n’aurait surement pas suscité, cette année, le même enthousiasme médiatique que par le passé. Comme attendu, l’édition 2025 du salon du Bourget a été très orientée Défense.
Paris Air Show 2025 a été le lieu d’un nombre incroyable d’annonces de partenariats internationaux et de contrats industriels. La planète se réarme et pour beaucoup d’entreprises, jusque-là éloignées de la chose militaire, des opportunités inespérées se révèlent. C’est évidemment le cas pour les start up du drone, en force au Bourget cette année.
Les nouvelles doctrines d’emploi qui se sont révélées sur le front ukrainien ouvrent des perspectives aux drones civils légers. Les start up et les petites entreprises françaises qui depuis une quinzaine d’années galèrent sur un marché civil qui ne parvient pas à décoller, font preuve d’une agilité incroyable pour répondre aux attentes des militaires.
A l’autre extrémité du spectre, du côté des drones MALE, l’offre internationale s’est exposée en vraie grandeur sur le statique. La France, à la traine, est résolument décidée à rattraper son retard et à acquérir son autonomie. Au salon, elle a révélé le nom des cinq finalistes du programme lancé par la Direction générale de l’armement. Les constructeurs d’aviation générale (ULM compris) sont majoritaires. Le complexe militaro-industriel a besoin de l’agilité de ces petits entrepreneurs et le Bourget l’a bien compris en leur offrant une place de choix. Ce qui est vrai pour la Défense l’est aussi pour l’Espace.
Le salon du Bourget 2025 aurait du être placé sous le signe de la conquête spatiale. En témoigne son affiche. Les guerres et les tensions croissantes ont pu donner l’impression que le New Space était passé au second plan des préoccupations. Sauf dans le Paris Space Hub où le public a pu échanger avec les start up (encore elles !) qui incarnent une nouvelle approche de l’exploration spatiale. De toute la semaine, cet espace n’a jamais désempli. Une vraie ruche.
L’accélération du réarmement planétaire a quelque peu bousculé les plans des organisateurs du salon du Bourget, non seulement en ce qui concerne l’Espace, mais aussi dans le domaine de la mise en avant de la transition énergétique de l’aviation. Les industriels avaient la tête ailleurs. Pas le public qui a pris d’assaut le Paris Air Lab. Ici comme au Paris Space Hub, plus que les grands discours et les promesses, les échanges avec les porteurs de projets ont à coup sûr ouvert des perspectives d’orientation scolaire et de début de carrière. La passion est communicative…
Difficile de résumer en quelques mots cette édition 2025 du Bourget, tant elle a été multiple. Au-delà des records battus, en termes de nombre d’exposants comme de visiteurs, le grand succès de l’édition 2025 est d’avoir offert un lieu de rencontres et d’échanges à chacun, en fonction de ses centres d’intérêt et de ses objectifs. Rarement le salon du Bourget aura été aussi passionnant.
