
Repéré ! Les points rouges correspondent aux déplacements du mystérieux drone en ballade parisienne entre le 11 et 20 avril 2022... © Air Space Drone (ASD)
Selon nos informations, le pilote du drone aurait été arrêté par les autorités le 22 avril alors qu’il opérait depuis l’hôtel Lutetia au cœur de la capitale. Son identité n’a pas été dévoilée, ni ses intentions…
Pour la société Air Space Drone (ASD) c’est une satisfaction. La start-up travaille en effet sur un projet pilote avec Eurocontrol pour comprendre et mesurer la densité du trafic UAS (Unmaned Aircraft System) réel ainsi que le comportement des opérateurs d’UAS en zone suburbaine.
Selon l’agence européenne, l’objectif est « exclusivement lié à la sécurité des vols. Il s’intéresse exclusivement aux UAS coopératifs, qui représentent au moins 85% des UAS vendus en France et même plus dans certains États membres d’EUROCONTROL (jusqu’à 95 % en Italie selon nos partenaires). Il n’est pas destiné à soutenir directement des opérations anti-UAS. »
La ville de Paris comme « cobaye »
En région parisienne, les essais en cours visent à mettre en place des outils de détection de « tout ce qui vole » pour éviter les collisions entre aéronefs et réduire les risques pour les tiers au-dessus et autour de la capitale, notamment à l’horizon 2024 où les premiers taxis volants devraient débuter leurs opérations pour relier les aéroports.
Baptisée « ACUTE » cette solution est en cours de développement depuis le août 2021 au sein de l’EUROCONTROL Innovation Hub de Brétigny sur Orge. C’est dans le cadre des tests en cours que ce drone a été détecté.
Focus sur le parcours du drone au coeur de la capitale française. © ASD
« C’est presque un coup de chance car notre solution est conçue pour identifier ces aéronefs dans un périmètre de 15 kilomètres en moyenne. Or là nous étions à 27 kilomètres du centre de Paris. » explique le cofondateur de ASD (un ancien Commandant de Bord chez Air France), à Aerobuzz.fr.
Des détections plus lointaines sont en effet possibles si les conditions météorologiques et la trajectoire de l’UAS sont optimales. Des UAS au Nord de l’aéroport CDG ou au Château de Versailles sont régulièrement observés.
Respect des données privées
Les données collectées sont filtrées pour respecter la vie privée des citoyens tout en soutenant les objectifs de sécurité des vols. Les informations classiques utilisées sont : altitude, date et heure du vol, type de l’UAS, durée du vol, positions de l’UAS consolidées en une trajectoire.
Durant quatre jours, le mystérieux drone a volé à une hauteur située entre 600 et 900 mètres et effectuait des piqués à grande vitesse sur différents points sensibles.
5000 drones identifiés
Depuis le démarrage des essais du projet pilote il y a 5 mois, le système qui peut scanner le ciel jusqu’à une altitude de 2900 mètres, a déjà identifié quelques 5000 drones en région parisienne « dont environ 15% ne seraient pas en conformité avec la règlementation. »
Eurocontrol souligne toutefois qu’elle ne peut déterminer si l’opération détectée est légale ou non puisque – d’après la réglementation en vigueur – elle n’a pas de rôle dans l’approbation ou l’organisation du trafic local des UAS.
Certaines détections aux alentours des aéroports parisiens, confirmées par les informations fournies par des fabricants d’UAS avec lesquels EUROCONTROL coopère dans le cadre du projet ACUTE, ont conduit à envisager le déploiement en mode expérimental sur les aéroports d’Orly et Charles de Gaulle pour une période limitée afin d’évaluer concrètement le trafic UAS à leurs abords.
De nouveaux moyens de lutte anti-drone pour les armées françaises
En outre, depuis quelques semaines, ASD a officiellement mis en place son application « Fly Safe », un système complet permettant la gestion de l’enregistrement et des demandes d’autorisation drone, la synchronisation des trafics habité et non-habité ainsi que le suivi de l’activité “Drone” sur le territoire monégasque. Il s’agit du premier UTM (Unmanned Traffic Management) véritablement complet mis en service dans le monde selon ses concepteurs…
Jérôme Bonnard
L’application gratuite FlyBy pour la préparation de mission drone
Un commentaire
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Jérôme, qui c’est les tiers « au-dessus » ? Tu pensais au Monsieur que même certaines féministes adorent ?