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Et maintenant les ingénieurs et techniciens…

© Vincent / Aerobuzz.fr

La semaine prochaine, Emirates vient faire son marché à Toulouse. Pas pour acheter de nouveaux avions. Elle a fait le plein à Dubaï, lors du dernier salon. Elle vient à Toulouse pour recruter des ingénieurs et des techniciens aéronautiques qualifiés. Jusque-là, les chasseurs de têtes de la compagnie faisaient, une fois par an, le tour des grandes métropoles françaises à la recherche de candidats pour rejoindre ses équipages commerciaux. C’est la première fois, qu’ils ciblent « les meilleurs talents en ingénierie aéronautique et en technologie à travers le monde ».

A Toulouse, les 16 et 17 décembre 2025, les recruteurs d’Emirates débarquent avec des objectifs précis. Sur l’année à venir, et à l’échelle de la planète, ils ont pour mission de convaincre 17.300 professionnels pour 350 types de postes différents de rejoindre la compagnie des Emirats arabes unis. Toulouse a été repérée comme « l’un des viviers de talents les plus dynamiques au monde dans le domaine de l’aviation. » Les ingénieurs aéronautiques expérimentés comme les débutants sont invités à venir au rendez-vous avec leur CV.

C’est un pont d’or que leur offre Emirates : « un salaire compétitif, une participation aux bénéfices, une excellente assurance médicale, une assurance-vie, une allocation scolaire, des tarifs préférentiels sur le fret et des billets d’avion à prix fortement réduits pour l’employé, sa famille et ses amis. »  La carte Emirates Platinum en prime, et la promesse de mener « un style de vie cosmopolite à Dubaï, une ville réputée pour ses hôtels, ses restaurants, sa gastronomie et ses activités de loisirs. » La supply chain française en tension va avoir du mal à s’aligner !

Il s’agit pour les recruteurs d’armer le futur centre de maintenance du groupe d’une superficie de plus d’un million de mètres carrées. Il doit être pleinement opérationnel en 2027. Il a été, spécifiquement, conçu pour répondre aux besoins de la flotte et aux exigences opérationnelles d’Emirates jusqu’en 2040 : près de 270 gros-porteurs Boeing 777 et Airbus A380 auxquels viendront s’ajouter près de 370 Boeing 777 et A350, ainsi qu’une poignée de 787.

Les ingénieurs et techniciens français tentés par l’aventure sont appelés à veiller sur la plus grande flotte long-courrier au monde du moment, et sans doute pour les décennies à venir. Mais pas seulement. Emirates Engineering qui assure la maintenance de la flotte de la compagnie de Dubaï, s’occupe également de celle de 30 autres compagnies aériennes dans le cadre de contrats de maintenance pour des partenaires tiers. Et le groupe ne compte évidemment pas en rester là.

Le débarquement des chasseurs de têtes d’Emirates à Toulouse, n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour Air France KLM, ni pour Lufthansa. Il y a de fortes probabilités que les recruteurs, fassent un crochet par Hambourg ou Franckfort. Emirates qui depuis des années siphonnent les plates-formes de correspondances des majors européennes, a désormais pour objectif de jouer un rôle de premier plan sur le marché mondial de la maintenance aéronautique. Le groupe a investi 950 millions de dollars pour construire un nouveau centre d’ingénierie ultra-moderne à Dubaï World Central. Ce n’est pas pour faire de la figuration.

Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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