Le Leduc 010, piloté par Jean Gonord, est devenu le 21 avril 1949 le premier avion au monde à voler avec une tuyère thermopropulsive. © Archives Aerobuzz
Guy Laurent et Louis Devoyon se sont intéressés aux pilotes d’essais français qui de 1945 à 1975 ont permis à l’aéronautique française passe du néant à la deuxième place dans l’aéronautique occidentale. Ils dressent le portrait de 64 d’entre eux.
Le hall qui plonge le visiteur du musée du Bourget dans l’incrédulité, est sans doute celui des prototypes. Sont rassemblées ici des machines tout droit sorties des ouvrages de science-fiction du milieu du 20ème siècle, des prototypes toujours plus sophistiqués. Parmi ceux-ci figurent l’avion expérimental Leduc 010, mis au point pour être largué depuis un avion porteur, le Triton, premier avion français à réaction ou encore le Mirage III-V-01, prototype d’avion à décollage et atterrissage vertical.
Le hall des prototypes donne à voir le foisonnement technologique de l’après-Seconde Guerre mondiale et de l’ère du jet (transition des avions à hélice aux avions à réaction). De 1945 à 1975, l’aéronautique française est passée du néant à la deuxième place dans l’aéronautique occidentale. Les ingénieurs n’avaient aucune limite.
En s’approchant de ces prototypes métalliques on a souvent du mal à croire que des pilotes ont osé les tester en vol. A l’époque, il n’y avait ni ordinateurs, ni simulateurs de vol. Juste des règles à calcul et une foi à toute épreuve dans le progrès technologique. C’est en vol que les pilotes d’essais allaient vérifier les calculs des ingénieurs en prenant tous les risques.
Guy Laurent et Louis Devoyon rendent hommage à ces hommes qui ont eu l’audace d’aller voir. Dans leur ouvrage intitulé « les pilotes d’essais dans l’après-guerre », ils font le portrait de 64 pilotes d’essai qui ont opéré au Centre des essais en vol ou chez les constructeurs. Ils représentent environ un tiers des pilotes brevetés entre 1939 et 1966. Un choix compliqué pour les deux auteurs, qui assument la non-exhaustivité de l’ouvrage.
Cette période a été celle d’innovations de rupture comme le turboréacteur, le statoréacteur, l’aile soufflante, le vol supersonique militaire et civil, le vol à très haute altitude, le ravitaillement en vol, le siège éjectable, le vol vertical ou encore l’aile à géométrie variable. Ce sont ces hommes qui sont allés les tester en vol. Il y avait parmi eux une femme : Jacqueline Auriol.
Par Guy Laurent et Louis Devoyon. Editions JPO.
16 x 24 cm. 388 pages. 24,35 €
Commander en ligne : Les pilotes d’essais dans l’après-guerre
