Pascal de Izaguirre, président réélu de la FNAM, déplore "une forme de décrochage français dans un environnement européen pourtant favorable." © FNAM
Les membres de la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers) et de la Chambre Syndicale du Transport Aérien (CSTA) ont renouvelé à l’unanimité leur confiance à Pascal de Izaguirre, Président de Corsair pour un nouveau mandat à compter du 1er novembre 2025.
Au cours des derniers mois, Pascal de Izaguirre n’a pas ménagé sa peine pour alerter les gouvernements successifs sur ce qu’il assimile lui-même à « une forme de décrochage » du transport aérien français « dans un environnement européen pourtant favorable. » Sur les 8 premiers mois de l’année 2025, alors que la demande mondiale en mobilité est restée dynamique, le marché français a affiché des signes inquiétants de stagnation, voire de recul, face aux principaux marchés européens. Pour le président de la FNAM, cette tendance reflète un désengagement progressif des compagnies opérant en France, qui ajustent leurs capacités. « Les compagnies aériennes réallouent leurs capacités vers des pays plus compétitifs. Ce n’est pas une hypothèse : c’est un fait. »
Pour la FNAM, la hausse de la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA) qui a triplée en mars 2025, a encore intensifié la pression tarifaire qui pèse sur les compagnies opérant en France. La Fédération prend pour exemple Ryanair qui a annoncé une réduction de ses capacités en France pour la saison hiver 2025/2026. Elle déplore également la répétition des grèves des contrôleurs aériens : « La France détient le record européen du nombre de journées de grève dans la navigation aérienne – plus de 300 en vingt ans, loin devant l’Italie ou la Grèce. La dernière grève, en juillet, a entraîné l’annulation de près de 1.500 vols, affecté plus d’un million de passagers et coûté environ 120 millions d’euros aux compagnies aériennes d’après Eurocontrol. »
Le président réélu Pascal de Izaguirre a conscience que sa réélection l’engage à poursuivre sa croisade. « Notre secteur est un fer de lance de l’économie nationale, un créateur d’emplois qualifiés sur tout le territoire et un acteur essentiel de la cohésion et de l’attractivité de la France. La transition écologique du transport aérien ne peut se concevoir et se financer sans un secteur aérien d’abord performant sur le plan économique. » Dans le contexte actuel d’instabilité politique, il est a craindre que ces arguments mainte fois répétés parviennent à retenir l’attention du ministre des Transports dont les jours sont comptés, comme ceux de ses collègues du gouvernement. Le transport aérien français a besoin d’une stratégie à long terme. La conjoncture ne s’y prête pas.