Le Cassio 1 a effectué son premier vol en 2021, équipé de moteurs électriques Engineus 100 de Safran. © Gil Roy / Aerobuzz.fr
VoltAero a été placé en redressement judiciaire le 7 octobre 2025 suite à la mise en redressement judiciaire d’ACI, son récent investisseur et partenaire industriel. Le constructeur aéronautique français est engagé dans une course contre la montre pour tenter de sauver son projet d’avion hybride électrique Cassio. Il a jusqu’au 7 novembre 2025 pour proposer au Tribunal de commerce de La Rochelle, un plan de continuation.
C’est par la presse que Jean Botti, le PDG et cofondateur de VoltAero a appris que le groupe ACI avait été mis en redressement judiciaire le 18 septembre 2025. Il n’a eu d’autre choix que de placer son entreprise en redressement judiciaire. Le Tribunal de commerce de La Rochelle lui a donné jusqu’au 7 novembre 2025, soit deux mois, pour trouver le moyen de poursuivre son activité. Faute de quoi, l’entreprise sera liquidée. Ce retournement de...
2 commentaires
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Merci Louis d’avoir formulé ce (… ne serait-ce qu’une partie…) que tout le monde pense tout bas depuis belle lurette sans oser le dire pour rester dans le politiquement correct et dans le sens du vent médiatique.
Bonjour,
« La défaillance de ses investisseurs entraine Voltaéro dans sa chute ». Il conviendrait quand même de replacer l’évènement dans un contexte un peu plus large.
Le projet VoltAéro présentait ab-initio des caractéristiques qui amenaient quand même à douter fortement du projet :
1- développement d’une cellule et d’une motorisation entièrement nouvelles :
Les avions Robin volent avec des moteurs Lycoming, les Boeing ou Airbus volent avec des réacteurs CFM, les Spitfire volaient avec des moteurs Merlin etc… Les avionneurs ont toujours développé une cellule d’un côté, et acheté un moteur disponible de l’autre auprès d’un fournisseur. Pour la raison simple que construire un avion est une chose, et construire un moteur ou un groupe motopropulseur en est un autre, chacune étant grande consommatrice de ressources et faisant appel à des savoir-faire complètement différents. Voltaéro a voulu développer sans expérience préalable une cellule entièrement nouvelle avec un groupe motopropulseur de sa propre conception (GMP hybride, basé sur l’adaptation d’un moteur de moto à un moteur électrique). Peut-être un peu beaucoup pour une nouvelle structure ?
2- une formule aérodynamique discutable
Volt Aéro a choisi une formule aérodynamique (le plan canard avec moteur propulsif) très peu utilisée, par ce que présentant des défauts connus depuis longtemps. Le moteur propulsif travaille dans l’air perturbé du fuselage ne donnant pas un rendement optimum de l’hélice. Par ailleurs, la formule plan-canard est très peu utilisée cela doit être pour quelque chose (…).
3- une logique industrielle qui interroge
La cellule devait être construite en Italie. Où aurait été l’acquisition de savoir faire et la maîtrise des processus ? Ou auraient été les emplois que l’on a fait miroiter pour obtenir des subventions pour construire l’usine de Rochefort ? Faire sous-traiter la construction de ses fuselages par Spirit Aérosystems a été une des causes profondes parmi d’autres des gravissimes difficultés actuelles de Boeing.
Et quand je lis « Voltaéro prévoyait la création d’une usine d’assemblage d’avions Cassio à Sarawak en Malaisie » alors que les autorités de certification venaient de retoquer l’architecture bipoutre de l’arrière du Cassio 330 qui n’a jamais existé qu’en maquette d’aménagmeent, et que l’avion devra s’appuyer sur un plan B pour la motorisation de sa propulsion devenue brusquement toute électrique il y a quelques mois, alors là je me dis qu’on était peut-être un peu dans la phantasme…..