
Cette année, l’industrie aéronautique prévoit de recruter 25.000 salariés. En 2022, elle en a recruté 18.000. Plus qu’un défi, c’est un casse-tête d’autant que l’aéronautique n’est pas le seul secteur confronté à la pénurie de main d’œuvre. Les recruteurs préfèrent parler de « talents ». Main d’œuvre ou talent, le tour de force reste le même…
Les armées ont fait main base sur les abris bus. Aéroports de Paris s’offre des spots à la télévision. En 2023, l’aéronautique table sur son propre salon. Quatre ans que les professionnels l’attendent. Dans l’intervalle les cartes ont été rebattues vigoureusement. L’aéronautique a aussi ouvert de nombreux chantiers. C’est une bonne accroche.
Le rendez-vous du Bourget sera placé cette année sous le double signe de la décarbonation et de l’emploi. Les eVTOL seront mis en avant. L’aviation électrique aussi. L’hydrogène évidemment. L’industrie a également prévu de dérouler le tapis rouge sous les pieds des talents. Pendant sept jours, les DRH vont mouiller la chemise.
Ces derniers temps, ils font preuve d’imagination pour éveiller la curiosité des jeunes et des moins jeunes. Récemment, l’UIMM a utilisé TikTok pour proposer une vingtaine de formations de mécaniciens d’hélicoptères. Une entreprise du sud est allée recruter quatre étudiantes en licence de mathématique pour en faire des spécialistes des commandes numériques. En juin prochain, la Région Normandie va affréter des cars pour amener des collégiens et des lycéens au salon du Bourget. Quelques jours plus tôt, la région Auvergne-Rhône-Alpes va saisir l’opportunité du salon France Air Expo à Lyon-Bron pour organiser un forum des métiers à l‘échelle de la région. Il faut donner à voir !
Ceux qui parlent le plus de l’aéronautique sont ses détracteurs. Ils sont tellement déterminés qu’ils ont fini par faire croire au rejet de l’aéronautique par la société. Pour une partie de la société certainement… Mais pas pour la majorité. Pas non plus pour la plupart des jeunes et des moins jeunes, à en croire des études récentes. Ceux-ci n’ont qu’une vague idée de l’aéronautique. Pour ceux qui ont la chance de voyager, l’avion est un bus amélioré. Pour les autres, c’est un moyen de transport parmi d’autres. Pas étonnant qu’ils n’y pensent pas dans leurs choix d’orientation.
Il faut leur montrer des avions et des hélicoptères. Leur permettre de s’en approcher, de les toucher. En parler avec eux. Leur raconter comment on construit aujourd’hui des machines volantes, comment on imagine l’aviation de demain. Leur expliquer surtout quel rôle ils peuvent jouer dans cette aventure. Il n’y a pas meilleur ambassadeur que celui qui affiche sa fierté d’appartenir à la communauté aéronautique. « Même pas honte ! », comme le proclame le président du salon du Bourget.
Un commentaire
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Bravo, Gil, voilà un superbe prêche pour notre jeunesse ! L’aéronautique doit encore faire rêver. Sa richesse, son éclectisme, ses capacités d’adaptation et ses pôles d’excellence en font un creuset où tous les talents peuvent trouver leurs places.